« Il est vrai peut-être que les mots nous cachent davantage les choses invisibles qu’ils ne nous révèlent les visibles« . Ce diagnostic de Camus nous aide à décrypter le paysage politique en Tunisie, dans le contexte des rivalités et de la concurrence des acteurs politiques.
La Tunisie vit l’épreuve de l’attente. Le régime a différé le traitement, sinon le règlement, de la crise entre le gouvernement et la direction conjoncturelle de Nidaa Tounes, Ramadan et fêtes de l’Aïd oblige.
L’annonce d’un pseudo complot, avec l’appui de l’extérieur, démentie par le chef du gouvernement lui-même, atteste que certains acteurs se complaisent dans une stratégie de manœuvres. Ils inscrivent d’ailleurs leurs différends dans la bipolarité géopolitique arabe et occultent le risque d’une crise avec les pays étrangers, qu’ils ont mêlés dans leur affrontement politique.
Affirmation d’une volonté d’indépendance et appréciation affective de la situation, une Tunisienne de France déclara : “Que Dieu guérisse notre pays !” (reporter de la chaîne Tunisna, 17 juin 2018). Ce diagnostic pertinent transgresse toutes les analyses. Il mérite d’être entendu.