« A partir de 2019, la Tunisie pourrait entrer dans un nouveau cycle décennal de développement avec une croissance moyenne supérieure à 4 % par an, et ce, à condition que les énergies soient libérées et que les investissements soient réalisés dans les secteurs porteurs, tels que le secteur de la santé », a déclaré Philippe de Fontaine Vive Curtaz à l’occasion d’une table ronde tenue le 20 juin à Paris.
Organisée par le Club Afrique de la Presse Parisienne (CAPP) en coopération avec AfricaPresse.Paris et Convergence.link sur le thème « Entreprendre en Afrique : les atouts de la Tunisie dans le secteur Santé », cette table ronde a été marquée par la participation de MM. Mondher Khanfir, vice-président du Tunisia-Africa Business Council (TABC), Mounir Mouakhar, président de la CI Tunis, Khaldoun Bardi, chirurgien et membre de l’Académie européenne de médecine et Maher Zahar, PDG de Medical and informatical research and education (MIRE) et Philippe de Fontaine Vive Curtaz, vice-président honoraire de la BEI et senior adviser du cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman.
Dans ce cadre, Philippe de Fontaine Vive Curtaz a affirmé que malgré les difficultés actuelles que connaît la Tunisie, elle pourrait réserver de très bonnes surprises prochainement et les investisseurs seraient bien avisés de s’y intéresser.
Le banquier a précisé que la Tunisie possède la caractéristique très particulière de travailler suivant des cycles d’une dizaine d’années. Elle a, ainsi, vécu une décennie de socialisation, lors de son indépendance à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, et a connu une décennie de capitalisation très forte qui lui a permis d’engranger un taux de croissance de plus de 8 % par an.
Croissance et libération économique
Et de poursuivre qu’elle a vécu, également, la libéralisation économique qui lui a donné un taux de croissance moyen de 4,3 % par an. « Si vous voulez faire rêver les investisseurs, essayez donc de trouver des pays aux frontières de l’Europe capables d’offrir une croissance durable », a-t-il préconisé.
Quant à la dernière grande période vécu par la Tunisie, Philippe de Fontaine Vive Curtaz a déclaré qu’il s’agit de la décennie de mise à niveau qui est toujours en cours depuis 1995.
« Lors de chaque cycle décennal, il s’est passé la même chose. Une mise en mouvement du pays et une crise économique qui survient pendant plusieurs années, remettant en cause le modèle économique de développement et entraînant une révolution politique », a-t-il indiqué.
En s’adressant aux chefs d’entreprise présents, le responsable a fait savoir qu’aujourd’hui, si l’économie tunisienne a été libérée, le pays n’a pas connu de libération économique. « C’est vous, acteurs économiques qui devez écrire le programme de libération économique pour les prochaines échéances de 2019 pour sortir du cercle vicieux des déficits de la balance des paiements et du budget de l’État, de l’accroissement de la dette publique qui devient, selon ses dires, difficilement gérable et de la baisse significative du dinar tunisien qui réalimente tous les autres problèmes ».
Au final, Philippe de Fontaine Vive Curtaz a conclu qu’en libérant ses énergies, la Tunisie est capable d’un miracle économique pendant toute une bonne décennie, comme elle l’a déjà montré, retrouvant une croissance moyenne supérieure à 4 %, mais à condition d’investir dans les secteurs porteurs dont celui de la santé.