Après la lourde défaite subie par la Tunisie face à la Belgique (5-2) samedi, les Tunisiens, déçus et frustrés, n’ont pas manqué de s’épancher sur les réseaux sociaux, sans parler des quotidiens version papier qui n’ont pas hésité à descendre en flammes l’Equipe nationale avec à sa tête son coach. Une bonne partie d’entre eux ont en effet accusé directement le sélectionneur tunisien Nabil Maâloul d’être le principal responsable de cet échec en soulignant également que son équipe et lui n’ont pas su se montrer à la hauteur de l’événement.
Les Tunisiens , tous âges confondus, avaient les yeux rougis d’émotion avant le match alors que l’hymne national était entonné, mais après le coup de sifflet final, les supporters tunisiens ont donné libre cours à leur déception. Nabil Maâloul, visiblement abattu par le résultat final désastreux, n’a pas manqué, en marge d’une conférence de presse, de présenter ses excuses pour la médiocre prestation de son équipe, en déclarant: »Tout comme nous tenons à présenter nos excuses aux supporters tunisiens nombreux dans le stade, nous avons fait de notre mieux, nous tâcherons de nous améliorer à l’avenir« . Autrement dit, il se dédouane en rejetant la faute sur son équipe.
Qu’en pensent les internautes ?
Un des internautes, Wassim Doghri, a souligné, exaspéré : « Nous n’avons jamais été bons au sport collectif. Je pense que la seule chose à faire c’est de réduire le budget de foot de moitié et donner la priorité dorénavant au sport individuel, au vu des bons résultats des derniers Jeux paralympiques, ainsi que les sports de combat, l’escrime ou encore le tennis. Ces footballeurs doivent revenir sur terre et être payés selon leur mérite. Il nous manque la culture de l’esprit collectif. C’est pourquoi, nous ne serons jamais une grande nation de foot… »
De son côté, Elyes Gharbi n’a pas mâché ses mots et a déclaré ce qui suit: « Disons les choses exactement comme elles sont, nous n’avons jamais poussé l’exigence, la discipline et la rigueur au point d’obtenir l’excellence et la réussite. Avouons-le, cela ne nous ressemble pas, ce n’est pas nous. Nous, c’est un mélange de travail a minima, de superstitions et surtout de nonchalance. Le score (5-2) reflète exactement notre manière d’être, ni plus ni moins… C’est notre mentalité et ça ne changera pas, il faut arrêter de rêver ».
Par ailleurs, Hassen Zargouni, directeur de Sigma Conseil, présent à Moscou,a fait savoir dans une déclaration à leconomistemaghrébin.com : « Je ne suis pas spécialiste de football, je suis un simple amateur mais je connais bien le monde du sport du haut niveau et surtout du management des organisations et au vu de la prestation d’hier de notre Equipe nationale, nous ne pouvons que déplorer certaines défaillances manifestes : absence ou carence de préparation physique et mentale des joueurs, choix de joueurs à court de compétition discutable et enfin la « grinta », celle qui veut que l’on se surpasse, que l’on se transcende pour le drapeau, pour l’image de la patrie et pour ce merveilleux public tunisien venu nombreux et de partout afin d’encourager le team Tunisie. Le pays et les Tunisiens ont besoin de joie collective qui permette le retour de la confiance en soi, au potentiel du pays, et la confiance en le leadership. Une occasion ratée, dommage, la compétition continue. Nous avons encore un match à jouer face au Panama. Il faut le gagner avec un bon score, en espérant que la Belgique batte l’Angleterre et que le Panama batte l’Angleterre avec un petit score. Mathématiquement nous ne sommes pas encore éliminés. L’espoir fait vivre, dit-on, eh bien rêvons ! Puisque qu’il nous est encore permis de rêver ».
Et de conclure: « Le bilan sportif et managérial de l’écosystème football en Tunisie, entre technique, éthique, financement et équipements sportifs est à dresser dans une phase ultérieure« .