L’usage de la drogue est un sujet dont il est souvent difficile de parler, tant il est entouré de préjugés. Pourtant axer les efforts sur l’information constitue un des piliers de la prévention.
La Journée mondiale de lutte contre l’abus et le trafic de drogue, célébrée tous les 26 juin de chaque année, est ainsi l’occasion de rappeler au public et aux professionnels les dangers des drogues, même ceux que l’on aurait tendance à minimiser.
Avec l’avènement du cannabis thérapeutique et sa légalisation dans des pays de plus en plus nombreux à travers le monde, cette substance a bonne presse; pourtant son innocuité est loin de faire l’unanimité.
Sa nocivité a récemment été mise en lumière par une étude menée par des scientifiques de la Harvard Medical School à Boston et publiée dans le JACC (Journal of the American College of Cardiology) sur des individus de moins de 50 ans.
Pour ce faire, les scientifiques ont rassemblé les données relatives à plus de 2000 patients âgés de moins de 50 ans, dont plus de 224 consommateurs de cocaïne et de cannabis ou les deux, admis pour un premier infarctus du myocarde, entre 2000 et 2016.
Sur cette période de suivi de 11 ans, 19% de décès toutes causes confondues ont été recensés dans le groupe marijuana/cocaïne contre 11% chez les autres patients.
Les arrêts cardiaques à l’arrivée à l’hôpital étaient estimés à un taux de 8.8 % chez les consommateurs de cannabis, contre 3.5 % chez les non- consommateurs de drogue. Notons que ces patients présentaient moins de facteurs cardiovasculaires que les non-consommateurs de drogue, à l’exception du tabac.
Selon les auteurs, cette « vulnérabilité cardiovasculaire » pourrait provenir de la présence de récepteurs spécifiques au cannabis (récepteurs cannabinoïdes) au sein du myocarde et des vaisseaux.
Chose qui pourrait expliquer le lien entre consommation de cannabis et survenue de toutes sortes d’accidents cardio-vasculaires (accidents vasculaires cérébraux, de dissection coronaire, de syndromes coronaires aigus et d’arythmie).
Si l’usage du cannabis ne devrait en aucun cas faire l’objet de politiques punitives, vu leur incapacité prouvée à dissuader les individus de consommer des drogues, il est par contre indispensable de faire la lumière sur ses dangers, très peu connus par le grand public.
Les politiques antitabac ont porté leur fruit dans les pays qui ont misé sur l’information, serait-ce donc le seul moyen pour contrer l’usage des drogues illicites ?