Les réformes en Tunisie ont encore besoin d’appui. La Banque mondiale a octroyé un nouveau financement de 500 millions de dollars sous forme de prêt à la Tunisie, annonce un communiqué rendu public, hier 28 juin, par l’institution financière.
Le nouveau prêt servira a financé les réformes en Tunisie : stimuler l’investissement privé et la création de débouchés pour les petites entreprises et, parallèlement, de protéger les ménages vulnérables et renforcer la sécurité énergétique. «Cette opération soutiendra des mesures concrètes pour simplifier les procédures d’importation et d’exportation, ouvrir des secteurs pour l’investissement, faciliter l’accès des petites entreprises au crédit et aux marchés publics, garantir une couverture sociale aux plus pauvres, renforcer le capital humain et bâtir un secteur de l’énergie plus durable et plus vert», affirme la Banque mondiale.
Mener les réformes en Tunisie sur trois volets
De même, le prêt appuiera des politiques de développement pour l’investissement, la compétitivité et l’inclusion. Il veut soutenir la réalisation des grands objectifs fixés dans le plan quinquennal de développement 2016-20 du pays. Selon la même source, cela se fera sur trois étapes. La première étape est relative à la nouvelle loi sur l’investissement. Il s’agira entre autres de supprimer 27 des 127 formalités douanières en vigueur et quant aux autres, elles seront informatisées. De même, conformément à la loi, les marchés publics seront aussi informatisés pour simplifier la réponse à un appel d’offres et réaliser ainsi l’objectif qui prévoit d’attribuer 20% des marchés publics aux petites entreprises.
Le deuxième volet se penchera sur l’amélioration du ciblage, l’impact des filets de protection sociale et l’extension de l’accès au microcrédit. «Le plafond pour les microcrédits passera de 20 000 à 40 000 dinars tunisiens, afin d’accroître le nombre de demandeurs potentiels, qu’il s’agisse de soutenir des activités rémunératrices au profit des populations les plus marginalisées ou des startup lancées par des jeunes au chômage ou de nouveaux diplômés du supérieur. Ce faisant, le volume des microcrédits augmentera de 731 millions de dinars actuellement à 1,17 milliard, dont 600 millions destinés aux femmes», d’après la Banque mondiale.
Le troisième volet vise à soutenir la réforme du secteur de l’énergie, pour le rendre financièrement viable et installer les conditions permettant d’atteindre l’objectif de 30% de la production d’électricité assurée par des sources renouvelables d’ici 2030.
Selon les deux co-responsables du projet à la Banque mondiale, Abdoulaye Sy, économiste senior, et Fadwa Bennani, spécialiste senior du secteur financier, l’augmentation des prix du pétrole va ajouter de nouvelles pressions sur le budget du pays, rendant la résolution du problème des subventions à l’énergie plus urgente que jamais. Et de souligner également que le développement des énergies renouvelables réduira la dépendance aux combustibles fossiles importés et renforcera la sécurité énergétique, sachant que, d’après l’expérience d’autres pays, des réformes adaptées pourraient attirer environ 300 millions d’investissements privés dans les énergies solaires au cours des quatre prochaines années.