Aucune hausse n’est prévue pour les prix du lait. Une décision sur laquelle le conseil des ministres s’est accordé. Cela dit, la question essentielle est de savoir quel sera son impact sur les court et moyen termes.
Samir Taïeb, ministre de l’Agriculture, de la pêche et des ressources hydrauliques a fait savoir que le maintien des prix du lait coûtera aux caisses de l’Etat, 90 millions de dinars chaque année, lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, au siège du ministère.
Le maintien du prix de vente public du lait coûtera très cher à la communauté
D’autres estiment que la hausse du prix à la production aura des répercussions sur le consommateur final. En d’autres termes, le maintien du prix de vente public du lait semble avantageux à court terme, mais coûtera très cher à la communauté à moyen et long termes car il sera, entre autres, financé par des crédits contractés en devises qui supportent des taux d’intérêts en plus de la dévaluation du dinar. Alors que pour une partie d’experts en agro-économiste, le nouveau prix reste encore en dessous du coût de revient.
Même si certains d’entre eux voient que la décision est bonne, elle demeure limitée et sans effets sur tous les autres produits, à l’exception des produits subventionnés qui augmenteront suite à la hausse des prix énergétiques.
Cela dit, le problème réside au niveau des politiques fiscales du pays, selon lesquelles la Banque centrale de Tunisie ne fera qu’appliquer un instrument classique pour aligner les taux d’intérêts sur le taux d’inflation, sinon l’épargne nationale sera encore plus faible.
Il est clair que la production du lait passe par une conjoncture critique. Une des raisons pour lesquelles l’UTAP et la centrale patronale UTICA se sont mises d’accord, depuis quelques mois, pour interpeller les pouvoirs publics notamment sur la révision à la hausse du prix du lait.
La question essentielle est de savoir pourquoi les deux centrales revendiquent la révision à la hausse du prix du lait? La réponse selon elles est dans l’augmentation significative des coûts et charges, la contrebande des vaches laitières vers des pays voisins, mais aussi une situation qui ne fait qu’augmenter les charges des éleveurs, des centres de collecte, des industries de transformation du lait et de ses produits dérivés, tels sont les justificatifs apportés par les deux centrales.