Le magazine autrichien Biber avec la coopération du « Fonds Soziales Wien » offre une formation médias de quatre mois aux réfugiés.
Simon Kravagna, un journaliste politique, a créé le magazine Biber en 2006. Lorsque la crise de l’immigration est apparue à Vienne, il a voulu aider en s’entourant de rédacteurs de nationalités diverses pour que la voix des réfugiés soit aussi entendue.
En 2017, le magazine a démarré sa première formation pour les personnes ayant obtenu le statut de réfugiés et ayant déjà travaillé dans le journalisme dans leur pays d’origine ou montrant un fort intérêt pour ce métier. La seconde formation, qui prendra fin cette semaine, est destinée aux personnes en attente d’une décision concernant leur demande d’asile. Ainsi, elles pourront intégrer le marché du travail dès l’acceptation de leur dossier.
Amar Rajkovic, 36 ans, journaliste au magazine Biber et formateur médias a bien voulu répondre à nos questions.
– Monsieur Rajkovic, pouvez-vous nous dire quelles sont vos fonctions au sein du Magazine Biber ?
Je suis né en 1981 à Mostar, en Bosnie-Herzégovine (ex-Yougoslavie).
Je travaille pour Biber depuis la fondation du magazine en 2007. Je suis rédacteur depuis huit ans et actuellement je suis responsable de la politique et du sport. En ce moment, j’écris des articles et je dirige aussi la formation médias.
Votre magazine d’information a offert un cours de quatre mois de formation aux médias pour les réfugiés. Comment cette initiative a-t-elle débuté ? Comment avez-vous fait votre sélection ?
Nous voulions utiliser le potentiel des personnes réfugiées qui viennent en Autriche. D’ailleurs, j’ai moi-même fui la Bosnie Herzégovine avec ma famille dans les années 90. C’est la raison pour laquelle je me suis senti concerné et j’ai voulu aussi aider à mon tour.
Je voulais leur donner une opportunité de réussir en Autriche en utilisant leur talent et ainsi enrichir à leur tour la société autrichienne.
Concernant le recrutement, nous avons sélectionné 20 candidats parmi une cinquantaine de personnes. La motivation était notre principal critère de sélection.
Il s’agit de la deuxième édition de cette initiative. Combien de réfugiés de l’édition précédente ont-ils trouvé un emploi ?
Pour l’instant, cinq ont déjà trouvé un emploi et c’est une réussite parce que l’intégration des réfugiés commence par le travail. Donc, un travail comme cameraman à « derstandard » (derstandard.at), un autre comme graphiste dans une agence, un autre réfugié a déjà commencé chez Ikea. Enfin, je suis fier car un des anciens participants travaille dans une grande agence média. Dix anciens participants ne sont pas autorisés à travailler puisqu’ils sont toujours demandeurs d’asile.
La nouvelle formation n’étant pas encore terminée, ils peuvent encore postuler.
L’un des réfugiés qui a bénéficié de l’initiative est un photographe confirmé, Murtaza Elham, a-t-il trouvé un job dans une revue en Autriche ?
Murtaza suit toujours la formation qui se terminera ce vendredi. Il a déjà trouvé du travail bénévole pour le » SPÖ » qui est un parti politique autrichien. Lors de mes derniers déplacements, je l’ai emmené avec moi à des entrevues, comme celle avec le premier joueur autrichien en NBA, Jakob Pöltl.