Sur le plan idéologique, des années-lumière séparent Ennahdha du Front populaire. Avec l’appellation de « parti démocrate musulman » Ghannouchi accomplit la moitié du chemin.
Au cas où Hamma Hammami serait tout aussi astucieux, il troquerait la dénomination de sa formation contre celle-ci, le « parti communiste musulman ». Mais, pour l’instant, les derviches tourneurs continuent à virevolter autour du pot et le dialogue de sourds assourdit l’Assemblée par ses cris. Le député frontiste accuse Ennahdha de tous les maux subis par le pays, avec cette chair à canon dépourvue de matériel performant.
Ennahdha est au pouvoir, le pouvoir est responsable, donc Ennahdha est coupable. Les sophistes ne diraient pas mieux. Voilà pourquoi la Nahdhaoui lui répond : « Cessez de vous focaliser sur Ennahdha ; parlez un peu moins d’elle et un peu plus des problèmes posés au pays. Si un jour le peuple vous propulse au pouvoir, ce dont je doute, nous serons dans l’opposition et nous sommes donc tous responsables ».
En effet, si Ennahdha figure parmi les partis, le Front populaire aussi.
Les anthropologues ne parlent plus d’ « Etat » en tant qu’entité indifférenciée. Ils ont mis au point ce concept opératoire : « le système d’Etat » où figurent, entre autres, les partis et les syndicats.
Dans ces conditions, il ne suffit pas d’être Nahdhaoui pour être abruti, dakhil fi ribh kharej mil khsara.