On a pensé un moment qu’entre la Kasbah et la place Mohamed Ali, c’était définitivement cold case. Eh bien il semble que ce ne soit plus le cas. Tant mieux pour le chef du gouvernement Youssef Chahed ; tant mieux pour Noureddine Taboubi et ses camarades de la commission exécutive : trop d’ardeur tue de part et d’autre.
Tenter l’apaisement, c’est bien même si le cœur n’y est pas, n’y est plus peut-être. Rabibochage réussi même en partie, on l’a bien vu à la télévision Chahed le mal aimé était aux anges comme on a bien vu un Taboubi sur ses gardes et presque renfermé comme s’il voulait dire au locataire de la Kasbah : vous pouvez toujours jubiler M. Chahed, je ne lâcherai pas prise et tant pis pour les diktats du FMI.
Tous ces retraités qui ont déjà un pied dans la tombe ont aussi prévenu : ils ne lâcheront rien eux aussi; le maillon faible l’a fait savoir avec fracas et détermination. On n’aura pas les séniors, les juniors peuvent aller se rhabiller !
Le chef du gouvernement fait le dos rond dans l’espoir de voir l’orage passé. Il n’est pas dit que les bons oracles seront toujours de son côté. Quand la tendance est plutôt à la déconstruction qu’à la construction, on doit bien avoir là aussi la main sur le cœur : « oustour ya satar » même si le ciel est en colère, il nous a pourtant prévenu qu’il fallait d’abord qu’on compte sur nous-mêmes et se garder des excès qui tuent, de cet irrésistible penchant chez certains à vouloir tout effacer pour tout recommencer.
L’islam des lumières, lorsque la foi et les sciences faisaient communion, on en rêve encore…Il va falloir remonter la pente autrement.
Quand la justice sociale devient un fourre-tout ou quand la stigmatisation et la segmentation deviennent un art. La dernière trouvaille du ministère de l’Enseignement supérieur participe de ces initiatives populistes qu’il faut se garder de prendre même si l’intention de départ est bonne.
Je suis sidéré quand je vois comment on veut instrumentaliser le principe de la discrimination positive à des fins que nul ne saurait ignorer…pour quoi faire ? Corriger des inégalités régionales criantes et inacceptables ? Lorsqu’on est défaillant, on n’aggrave pas son cas. Surtout, on ne dit pas qu’il y a des filières nobles, et le reste.