Ce 25 juillet, la Tunisie fête la République dans une atmosphère morose sur fond de crise politique. Selon un sondage d’Emrhod Consulting, qui a été réalisé entre les 18 et 20 juillet 2018, le taux de pessimisme a augmenté pour le troisième mois consécutif pour s’établir à 32.2%.
Mais il ne faut pas oublier que c’est la Tunisie qui a initié les mouvements nationalistes vers l’indépendance en Afrique du Nord. Que la nouvelle génération se souvienne de ce qui s’est passé ce jour mémorable du 25 juillet 1957!
Ce 25 juillet 1957 : la Tunisie devint une République!
Le 20 mars 1956, la Tunisie obtint son indépendance par l’abrogation du Traité du Bardo (1881) qui lui avait imposé un protectorat.
Bien avant la Seconde Guerre mondiale, les tenants du Mouvement de libération nationale avaient initié leur travail de sape pour arracher l’indépendance du pays. Et ce, à travers la création du mouvement du Néo-destour dirigé par Habib Bourguiba, alors jeune avocat.
En 1936, le Front Populaire prit le pouvoir en France et se heurta alors au rejet de l’opinion publique française, bien que ses dirigeants n’aient pas été pas insensibles à la cause de Habib Bourguiba. La défaite française en Indochine aidant, Habib Bourguiba et Salah Ben Youssef entamèrent les négociations.
Après la défection de Salah Ben Youssef, Habib Bourguiba devint l’unique leader du Néo-destour, ce qui lui permit de mettre au point sa stratégie de négociations par étapes qui devait aboutir à une indépendance pacifique. C’est ainsi qu’il a pu obtenir l’autonomie de la Tunisie en 1954 et son indépendance en 1956. La Tunisie était alors une monarchie constitutionnelle souveraine et une Assemblée constituante a été élue pour rédiger la nouvelle Constitution du pays. Habib Bourguiba assurait alors la fonction de Premier ministre auprès du monarque Lamine Bey. Il promulgua alors le Code du Statut personnel, une révolution pour l’époque, entré en vigueur le 1er janvier 1957.
Le 25 juillet 1957, l’Assemblée constituante proclama la République abolissant une monarchie beylicale vieille de 252 ans.
Habib Bourguiba est entré dans l’Histoire comme étant le père fondateur de la Tunisie moderne.
Il dira lors d’un discours en 1972 : “ Ce que j’ai fait pour la femme demeure la fierté de mon œuvre”.
L’émancipation féminine, la suppression de la polygamie et du divorce unilatéral et l’égalité du genre. A l’exception de l’égalité dans l’héritage qu’il n’avait qu’annoncée mais qu’il n’a pas pu promulguer.
Ces droits que Bourguiba avait donné à la femme tunisienne étaient une exception dans les pays arabes.
Enfin, BCE va-t-il suivre les pas de Bourguiba et proposer le rapport de la Colibe pour célébrer dignement la République tunisienne?