Se voir refuser l’entrée dans une administration tunisienne à cause de sa tenue vestimentaire. Et oui c’est ce qui s’est passé aujourd’hui. Ibtissem Jomaa, membre de la société civile a voulu déposer des documents dans une administration publique et on lui a refusé l’accès pour sa tenue qui est parfaitement correcte.
Un fait qui a fait réagir la toile. Un des internautes a posté: « Aujuourd’hui, on touche le fond car ce sont les libertés publiques touchés, les libertés du port vestimentaire est une affaire constitutionnelle ou personne n’a le droit de toucher, je dénonce avec grande fermeté et je soutiens cette femme à fond ».
Même constat pour Bochra Belhaj Hamida, présidente de la Colibe a rappelé qu’une fois de plus l’administration tunisienne ne respecte pas les libertés individuelles.
« L’État garantit aux citoyens et aux citoyennes les droits et les libertés individuels et collectifs »
Nous avons cherché les motifs légaux de refuser l’accès à une administration publique. Nous n’en avons pas trouvé puisque selon l’article 21 de la Constitution, « les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune. L’État garantit aux citoyens et aux citoyennes les droits et les libertés individuels et collectifs. Il leur assure les conditions d’une vie décente ».
« C’est une violation manifeste du droit », a exprimé Kerim Bouzouita, membre de la Colibe, en soulignant: « D’abord pour interdire à un citoyen l’accès à une administration publique, donc à un service publique qui lui est dû, il faut obligatoirement que ce soit fait dans un cadre légal. Il faudrait d’abord que ce cadre légal « vestimentaire » existe, puis, il faudrait aussi que le citoyen soit informé de la tenue que la loi l’oblige à porter pour accéder à une administration. Donc, au minimum, une circulaire explicative liée organiquement à une loi régissant les codes vestimentaires et encore, il faut que ce texte soit visible aux yeux des citoyens dès l’entrée des administrations ».
Et de conclure: « Certains fonctionnaires confondent leur rôle au service de l’État avec leur propre « moralité » largement influencée par les doctrines décadentes du wahhabisme et des ses avatars locaux comme la doctrine égyptienne des frères musulmans. En somme, ces fonctionnaires font de l’Etat tunisien un Etat délinquant qui ne respecte pas le droit. Des mesures disciplinaires exemplaires devront être prises à l’encontre de ces derniers ».