Le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité ( Colibe) fait l’objet, sans surprise, d’une polémique. Entre les modernistes et les obscurantistes, le fossé ne fait que se creuser. Pour cause: l’égalité dans l’héritage. Nous sommes partis à la rencontre de Wahid Ferchichi, professeur de droit public, lors d’un débat organisé par le Crédif, mettant en scène des jeunes entre 16 ans et 30 ans qui défendent les libertés individuelles et l’égalité.
Wahid Ferchichi a mis l’accent sur l’importance de parler de droits et devoirs tout court. Aujourd’hui, certains essaient d’empêcher que des droits censés couler de source soient considérés comme acquis. C’est très grave pour un pays qui se dit un pays sur la voie de la démocratie de reprendre un débat digne d’une période médiévale ».
En d’autres termes, l’égalité dans l’héritage devrait être à la discrétion des concernés. Celui qui souhaite répartir son héritage tel qu’il le conçoit il n’a qu’à le faire. L’égalité ou l’inégalité ne devrait pas être la règle mais plutôt le libre choix, chose que le rapport de la Colibe a omis de préciser« .
Et d’ajouter : « Si je veux favoriser mes filles par rapport aux garçons, qui peut m’en empêcher ? J’en ai le droit. Pourquoi limiter cette possibilité dans le but de réduire la part des femmes, alors que la Constitution de 2014 prône l’égalité ? ».
Le 13 août! le discours de BCE
« Je reproche au président de la République le fait de garder le silence depuis le 12 juin jusqu’à aujourd’hui avec toute cette campagne de dénigrement, d’incitation à la haine contre la Colibe qui a été pourtant lancé à son initiative. Il aurait dû intervenir« , a-t-il rappelé.
Evoquant la marche organisée aujourd’hui devant le Parlement contre le rapport de la Colibe, M Ferchichi a pointé du doigt un retour de la pensée unique et de l’idée unique.
Il conclut: « Ces personnes qui sont venues protester, elles ne le font pas spontanément. On est allé les chercher dans toutes les régions après les avoir manipulées et remontées à bloc. D’ailleurs, il y a des bus partout. Ce sont des agissements fascistes. Et la démocratie est basée sur la différence et la diversité, elle n’est pas basée sur l’idée unique, la pensée unique le parti unique ou la manifestation unique ».