L’économiste et universitaire Fethi Nouri a indiqué que les dernières statistiques publiées par l’Institut national de la statistique sont incomplètes. Pour lui, vu le manque d’information, les chiffres en question ne peuvent être lus qu’à travers une lecture comptable et non une lecture économique.
Invité sur les ondes radiophoniques, l’économiste a estimé que les chiffres en question ne se prêtent pas à une lecture économique, cependant, ils livrent une lecture comptable. Revenant sur les derniers chiffres de l’INS relatifs au deuxième trimestre 2018, il a estimé que le rapport n’a pas communiqué sur la contribution de chaque secteur à la croissance réalisée, sur les secteurs qui ont contribué à la création d’emploi et dans quels gouvernorats. L’économiste a affirmé que ce genre d’informations peut donner un aspect plus global de la situation économique
Revenant sur le taux de croissance réalisé pendant le deuxième trimestre 2018, Fethi Nouri a affirmé qu’il s’agit d’une reprise lente de la croissance, «cependant elle demeure appréciable», affirme-t-il. Analysant la nature de la croissance enregistrée pendant le deuxième trimestre 2018, l’économiste précise que la reprise de la croissance est essentiellement due à l’agriculture, l’industrie, les industries manufacturières et le tourisme.
L’économiste a affirmé que le tourisme contribue à la hausse de 40% du PIB tunisien. Pour lui, il est temps de miser sur les autres secteurs et de révolutionner l’agriculture. Cela se réalisera, d’après lui, en misant, à titre d’exemple, sur l’agriculture biologique et ne pas se contenter des exportations de dattes et d’huile d’olive. A ce égard, il a plaidé pour une approche sectorielle. Revenant sur l’industrie tunisienne, il a regretté que «la Tunisie soit encore l’atelier de l’Europe et qu’on fasse encore de la sous-traitance en matière d’industrie». L’économiste a plaidé pour le changement du modèle de développement, «sinon il ne sera pas possible de réaliser plus de 5% de croissance, ce qui est insuffisant pour la création de la richesse».
Fethi Nouri considère que l’année 2019 sera politique par excellence
Abordant le sujet de l’inflation, Fethi Nouri a affirmé que le taux actuel de l’inflation est alarmant. La hausse de l’inflation est due à la dépréciation du dinar, la hausse des impôts. Dans le même cadre, il a appelé la Présidence du gouvernement à agir pour en finir avec l’inflation. La Banque centrale n’est pas l’unique responsable de l’inflation d’après lui. Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que la Tunisie connait des tendances inflationnistes pareilles «la Tunisie a connu un taux d’inflation de 8% pendant les années 80». À une question qui porte sur les perspectives de l’année de 2019, l’économiste a affirmé qu’elle sera une année politique par excellence et reste à savoir si la politique aura des répercussions positives ou négatives sur l’économie.