Il est aujourd’hui fort aisé de mesurer le chemin parcouru par la femme tunisienne depuis la promulgation, le 13 août 1956, du Code du statut personnel.
Précurseur, ce code est à proprement parler l’acte fondateur de l’émancipation de la femme tunisienne. Cependant, les avancées apportées par la Constitution de 2014 à ce code auront été sans nul doute révolutionnaires.
Aussi, si aujourd’hui les indicateurs du développement humain confirment les progrès significatifs de la femme tunisienne, les indicateurs les plus éloquents résident tout particulièrement dans le développement de son rôle économique de femme et sa présence croissante et agissante dans le tissu productif national, tous secteurs d’activités confondus. Toutes les femmes, mais aussi toutes celles que nous sommes amenées à rencontrer, qu’elles soient dirigeantes de PME ou artisanes, actives au sein de la société civile, illustrent au quotidien et d’une manière fort éloquente ce qu’est la femme tunisienne en 2018 : une espérance toujours renouvelée, conciliant authenticité, ouverture et modernité.
13 août : occasion privilégiée pour la femme tunisienne
Le 13 août, fête nationale de la Femme, est à cet égard et à chaque fois une occasion privilégiée pour la femme tunisienne de considérer le formidable capital acquis et de mesurer ce faisant les nouveaux défis à relever. Forte qu’elle est des droits que lui garantit notre nouvelle Constitution et des perspectives que ce texte fondamental lui ouvre en termes de libertés individuelles, de participation active à la chose publique, à la définition des grands choix qui engagent l’avenir du pays et des générations montantes.
D’aucuns disent que l’avenir de la Tunisie sera porté par la femme tunisienne, sa témérité, son courage, sa souffrance au quotidien, sa lucidité et cette capacité inouïe qu’elle a à encaisser, à endurer, à ne jamais se plaindre, à résister à la fatalité pour mieux avancer. Pour rendre possible, dans la limite du possible, tangible un lendemain meilleur pour la société dans son ensemble. Constituante, il m’a été donné de mesurer le degré de sincérité et d’engagement de la femme tunisienne au service de la communauté nationale. Il m’a été donné de mesurer combien la femme tunisienne, indépendamment de son appartenance politique, pouvait être un acteur de mouvement. Aller dans le sens de l’Histoire, dépasser les clivages idéologiques pour pouvoir avancer au service de la nouvelle Tunisie. Aujourd’hui encore, en ma qualité de présidente de Solidar Tunisie, il m’est donné de voir au quotidien cet engagement. Et pour les libertés individuelles, la Colibe, et au sujet de questions fondamentales qui engagent l’avenir du pays : la gouvernance locale et la décentralisation, la redevabilité et la transparence dans la gestion des finances publiques, le rôle de garants et de garde-fous des instances constitutionnelles et indépendantes, l’intégration économique horizontale, le Maghreb dont nous rêvons tous, l’Aleca et au-delà de ce que cet accord a d’important, l’avenir et les perspectives du partenariat Tunisie-UE.
Sur bien d’autres questions essentielles, la femme tunisienne entend faire entendre sa voix. Et elle le fait. La fiscalité, la croissance inclusive, la justice sociale. L’équité. Nous ne prétendons pas en disant cela que la femme tunisienne est la seule à agir. Mais, indéniablement, elle incarne cette énergie qui appelle la convergence positive de toutes les forces vives de la nation.