Plus de 150 millions de tonnes de déchets plastiques flottent sur les océans. Et ce nombre terrifiant pourrait doubler d’ici 2050. En l’absence de mesures urgentes, le poids des déchets serait plus important que celui des poissons.
« Nous avons des preuves que les produits chimiques toxiques ajoutés lors de la fabrication du plastique sont transférés dans les tissus animaux, pour finalement entrer dans notre chaîne alimentaire. »
Décharge à ciel ouvert dans les océans
Résultat, si rien n’est fait, les océans pourraient se transformer en décharge à ciel ouvert. « Il y aura plus de plastique dans l’océan que de poisson en 2050 ». C’est le résultat d’une récente étude réalisée par la fondation Ellen McArthur et soutenue par le Forum économique mondial.
Et de poursuivre : « L’utilisation du plastique a été multipliée par 20 lors de la seconde moitié du XXe siècle et devrait doubler encore sur les vingt prochaines années ». Les auteurs de cette étude rappellent que l’économie actuelle est basée sur une consommation excessive de ce matériau. En effet, le plastique offre un double avantage aux industriels : un faible coût de production et une grande fonctionnalité.
Surproduction de plastique
Dans le même contexte, parallèlement Scientific Reports, revue britannique spécialisée dans le domaine de la recherche en biologie et sciences de la nature, a publié une étude. Celle-ci démontre chiffres à l’appui, que la production mondiale de plastique n’a cessé d’augmenter depuis 1950. Elle a atteint un niveau record de 320 millions de tonnes en 2015. Soit l’équivalent de 10,1 tonnes par seconde, consommant 8% environ de la production mondiale de pétrole. Énorme !
Résultat ? Les conséquences de cette accumulation de plastique sont dramatiques pour notre planète. Ainsi, les sacs en plastique peuvent bloquer les cours d’eau et accentuer les catastrophes naturelles. Volet santé, les sacs en plastique bouchent les égouts et fournissent des espaces de reproduction pour les moustiques et les parasites. Ils peuvent augmenter la transmission de maladies comme le paludisme, souligne l’étude britannique.
Des particules de plastique contaminent les océans
Le plus inquiétant c’est que le plastique met des siècles à se dissoudre dans la nature. La plupart des plastiques ne sont pas biodégradables. Des études très sérieuses soulignent qu’il faut des milliers d’années pour que les sacs en plastique et les récipients en polystyrène se décomposent. Suite à quoi ils contaminent en passant les sols et l’eau.
Quant au milieu aquatique qui couvre les ¾ de la Terre, les océans sont automatiquement les plus vulnérables à ce fléau des temps modernes. Une partie des sacs, bouteilles, emballages finissent à la mer. Les puissants tourbillons formés par les courants marins les transportent. Ces composants de plastique se rassemblent en masse compacte dans l’océan Pacifique.
Et ce n’est pas fini : ces particules de plastique se retrouvent ensuite dans les estomacs, les voies respiratoires des animaux marins. De plus, les tortues et les dauphins ingèrent ces sacs en plastique qu’ils prennent pour de la nourriture.
Certes, ce cri d’alarme devrait interpeller les gouvernements et les pouvoirs publics du monde entier. Mais commençons par balayer devant nos portes. La prise de conscience et l’engagement de chacun sont également primordiaux pour lutter contre ce fléau…