Au menu : remaniement ministériel en vue dans les prochains jours, crise politique, PLf 2019. En clair, le paysage politique risque d’être tumultueux en ce prochain mois de novembre. Que faut-il en déduire ?
Khawla Ben Aïcha, députée du parti Machrou3 Tounes, s’est exprimée sur le prochain remaniement ministériel. Elle souligne dans ce contexte : « La nouvelle configuration de ce gouvernement devrait dépendre d’un programme et d’objectifs bien précis. »
Elle précise en effet : « Les priorités économiques et sociales du pays sont bien connues par tout un chacun. Pourtant, nous constatons qu’aujourd’hui le gouvernement fait du surplace. C’est le cas à chaque fois. Il n’y a pas d’objectifs en termes de chiffres, encore moins de suivi ou d’évaluation ».
Et de poursuivre : « De ce fait, il ne faut pas s’étonner que le remaniement fasse l’objet de tractations politiques. Et nous avons vu cela lors de tous les remaniements précédents. Tant que ça dépendra d’un vote à l’Assemblée (assemblée hétérogène sans majorité claire). Le jeu des coalitions qui se font et se défont au gré des saisons et des intérêts du moment continuera. Le prochain remaniement – le dernier avant les prochaines élections- ne fera pas exception. Il sera mû par des calculs électoraux des uns et des autres, au lieu d’essayer de sauver ce qui reste encore à sauver de l’économie nationale. »
Khawla Ben Aïcha : « Il faut également opérer un débat avec les différents acteurs politiques »
Interrogée sur la participation du parti Machrou3 Tounes au prochain remaniement ministériel, Mme Ben Aïcha a répondu : « Cette question sera débattue aujourd’hui lors de la réunion du bureau politique. La décision sera prise en fonction des objectifs de ce remaniement et de la configuration qui en découlera, qui ne sont pas encore connus. »
Le PLF 2019 : « Cette loi de finances doit répondre à une stratégie claire »
Le PLF 2019 ne cesse d’agiter la Toile et de susciter les réactions de divers experts économiques. A ce propos Khawla Ben Aïcha a indiqué : « Pour ce qui est de la prochaine loi de finances, es attentes sont claires et restent les mêmes que pour les années précédentes. Encore faut-il que le gouvernement sache les mettre en œuvre. Il s’agit d’encourager l’investissement, d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, de combattre l’économie parallèle et le commerce informel, de réduire la pression fiscale, réduire la dette publique, faire baisser l’inflation, redresser le dinar etc. »
Et de conclure : « Pour relever tous ces défis, cette loi de finances devrait mettre en place un plan d’actions basé sur le court, le moyen et le long terme. Or cela ne s’est jamais fait… La preuve, chaque année le gouvernement a dû recourir à une loi de finances complémentaire pour corriger les erreurs de jugement et son manque de vision. Tant qu’il n’y aura pas de projections sur les effets de certaines mesures sur l’économie nationale, dans le proche ou lointain avenir, rien ne s’inscrira dans la continuité, mais restera plutôt dans la gestion du quotidien. »