Depuis fait près de douze ans que les islamistes du Hamas tiennent le haut du pavé dans la bande de Gaza. Celle-ci, transformée depuis en enfer pour ses habitants. Une combinaison de stupidité politique des islamistes et de recours systématique à la violence aveugle par Israël. Ces deux facteurs ont fait de Gaza l’endroit où il est tout simplement impossible de vivre.
Encore une fois l’enclave palestinienne est le théâtre de bombardements intensifs et indiscriminés de l’armée de Netanyahu. L’éternel Premier ministre israélien est d’autant plus agressif qu’il a les mains libres. Personne sur terre n’osant lui demander des comptes.
Le point de départ de cette nouvelle flambée de violence est une fusée artisanale lancée de Gaza sur Ashkelon. Elle a fait un mort israélien. Israël a répondu par des bombardements massifs contre la population civile. Elle a détruit immeubles et maisons, et enterré nombre de Palestiniens sous les décombres.
Il est peu probable que la mort de l’Israélien d’Ashkelon avec la fusée artisanale de « Kataeb Al Qassam » puisse être de la moindre consolation pour les dizaines de familles palestiniennes qui ont perdu leurs maisons et leurs proches.
Gaza étouffée
Si la résistance consiste à lancer des fusées artisanales parfaitement inoffensives qui, la plupart du temps, ne blessent pas un chat. Par contre elles provoquent des bombardements de la population civile à coups de missiles destructeurs. Alors il faut avoir le courage de dire que ce genre de résistance est dévastateur pour les habitants de Gaza et totalement inoffensif pour les agresseurs israéliens. Croyant faire de la résistance, « Kataeb Al Qassam » ne fait en fait que donner de temps à autre le prétexte à Israël pour rendre la vie des Gazaouis plus infernale encore.
Nul besoin d’être un stratège chevronné pour comprendre que quand la résistance est plus dommageable et plus destructrice pour le résistant que pour l’agresseur, la logique et le bon sens les plus élémentaires exigent que l’on change de tactique, que l’on change son fusil d’épaule.
N’ayant nullement peur du ridicule, Hamas a publié un communiqué tragi-comique concernant la démission du ministre israélien de la défense Avigdor Lieberman. Cette démission affirme le communiqué « est une victoire politique pour Gaza qui a réussi, par sa résistance, à ébranler la scène politique israélienne » !!
Avigdor Lieberman a annoncé mercredi 14 novembre sa démission du gouvernement de Benyamin Netanyahu. C’était le lendemain d’un accord indirectement conclu par Israël avec les groupes palestiniens sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Il l’a dénoncé comme une « capitulation devant le terrorisme ».
Cela fait douze ans maintenant que les islamistes du Hamas gèrent les affaires de Gaza de manière désastreuse. Par leur politique insensée, ils n’ont fait que fournir les prétextes à Israël pour imposer un blocus étouffant. Mais aussi de mener des guerres dévastatrices contre les civils, comme celles de novembre 2008-janvier 2009, de novembre 2012 ou encore de juillet-août 2014.
Pourquoi cette normalisation avec Israël ?
Signe des temps, les derniers bombardements israéliens sur Gaza interviennent juste quelques jours après le voyage officiel de Netanyahu à Oman. Là, où le sultan Qabous l’a accueilli avec faste. Israël a réussi l’impensable pari de maintenir son occupation de Cisjordanie et de Jérusalem-est et de sa guerre contre l’enclave de Gaza. Mais d’autre part de s’engager ouvertement dans un processus de normalisation rampante avec les pays arabes.
C’est un nouveau pas franchi dans l’interminable descente aux enfers des Arabes. Avant, on regardait sans broncher les déchaînements dévastateurs des Israéliens contre les Palestiniens. Aujourd’hui, on accepte ces agressions et leurs auteurs sont accueillis officiellement avec faste dans les capitales arabes, ouvertement à Oman, discrètement à Qatar et secrètement ailleurs.
Avec l’arrivée de Mohammed Ben Salmane au pouvoir, l’Arabie saoudite n’éprouve plus le besoin de maintenir cachés ses penchants pour Israël. Il est en passe de devenir désormais un « allié » contre « le plus grand danger qui menace la région et le monde : l’Iran ».
La question palestinienne, une cause oubliée!
La question palestinienne qui, avant, était la cause centrale des Arabes, est aujourd’hui leur cause oubliée. Israël et les Etats-Unis ont réussi à convaincre une bonne partie des décideurs arabes de la région. Leur véritable ennemi n’est pas celui qui occupe les terres palestiniennes depuis plus d’un demi-siècle, mais l’Iran, « ce sponsor du terrorisme mondial ».
Les analystes et les journalistes de service saoudiens, aux chaines de télévision « BBC Arabic » ou « Russia Today », ne ratent pas une occasion pour expliquer qu’Israël est désormais un partenaire pour la paix et que tous nos malheurs viennent de l’Iran.
Ahmed Abu Saif est l’une des victimes des derniers bombardements de Gaza. Les caméras de télévision l’on filmé en train de regarder avec des yeux hagards le tas de décombres qu’est devenu son immeuble de cinq étages. Il l’a construit après 40 ans de dur labeur en Arabie saoudite. Qui pourra le convaincre qu’Israël est un partenaire pour la paix et que l’Iran est l’ennemi à combattre ?