Pendant trois jours, la Tunisie a été la capitale du journalisme. Plus de 500 journalistes de 30 pays sont venus pour débattre de l’information.
Un espace de dialogue entre les deux rives de la Méditerranée qui a permis d’évoquer plusieurs sujets. Car, avec les nouveaux outils du journalisme, la création de contenu sur le web n’est pas si facile, même si les choses se sont grandement améliorées. Il a donc été question de l’intelligence artificielle dans les médias et ce à quoi elle servira…, de contenu et du journalisme en tant que tel.
Eric Scherer, directeur de la prospective, a souligné que les outils changent, mais que les fondamentaux restent les mêmes. « Etre au plus près du terrain, c’est ce qu’il faudrait faire », affirme Johan Weisz–Myara, le fondateur du site Street Press, média alternatif et participatif qui s’adresse aux 20-35 ans. Il s’agit d’un média d’information proposant des reportages exclusifs où il est question de raconter des histoires qui n’ont pas été racontées dans les autres médias.
Cela dit, la grande question était de savoir que faut-il faire pour séduire les jeunes ? A cette question, il a avancé l’importance de recréer la confiance entre le lecteur et le média. Il précise en effet : « C’est un combat de tous les jours, être à proximité du terrain, passer du temps à mieux comprendre la complexité du sujet. Tel est le rôle du journaliste. »
Présente à la clôture, Elisabeth Guigou, présidente de la fondation Anna Lindh, a dressé un bilan des médias d’aujourd’hui, en déclarant en exclusivité à leconomistemaghrebin.com : « Je crois qu’aujourd’hui avec toutes les dérives des fake news et les attaques contre les journalistes, la liberté de la presse est un bien précieux et commun de l’humanité. Et nous avons besoin d’agir ensemble pour que cette liberté soit respectée. »
Elle poursuit : « Il est plus que jamais essentiel de travailler avec les médias. Je crois profondément qu’il y a une seule civilisation humaine s’exprimant dans des cultures différentes. C’est tout le travail de fond qu’il est important de faire aujourd’hui ».
Et pour finir en beauté, Yasmina Khadhra, a conclu : « Le journaliste doit recouvrer sa conscience et son pouvoir, tout en cultivant son intégrité. Il doit aussi être le militant de sa propre cause. »
Les journalistes, les éditeurs et les citoyens rassemblés lors de la première édition des Assises internationales du Journalisme de Tunis, en partenariat avec les Assises internationales du Journalisme de Tours sur la rive nord de la Méditerranée, s’engagent à poursuivre leurs échanges pour mettre en œuvre cet appel.
Ils se donnent rendez-vous en octobre 2020 pour la deuxième édition des Assises Internationales du Journalisme de Tunis, en lien avec la 49ème édition des Assises de l’Union de la presse francophone et toutes les organisations professionnelles tunisiennes.
Enfin, un concert de musique tunisienne est venu clôturer l’événement.