Les indicateurs relatifs au troisième trimestre de 2018 ont fait ressortir que les signaux positifs se consolident. Lit-on dans le dernier bulletin de conjoncture publié par le Forum Ibn Khaldoun pour le développement.
Selon la même source, c’est le cas de la relance de la croissance du PIB et, dans une moindre mesure, des créations d’emploi, grâce à l’excellente campagne oléicole et de dattes et à la reprise de l’activité touristique.
Aussi, c’est le cas du déficit budgétaire qui enregistre un allègement significatif en relation avec les nouvelles mesures fiscales et l’amélioration de la collecte des impôts.
Néanmoins, le Forum a indiqué que les graves dysfonctionnements et fragilités dont souffre l’économie tunisienne demeurent aussi. D’ailleurs, la situation économique continue d’être caractérisée par d’importantes tensions sociales, alimentées par de fortes pressions inflationnistes, un chômage élevé touchant en particulier les jeunes et les femmes, une aggravation de la situation de la balance commerciale et de la balance des paiements, une dépréciation continue du dinar et un alourdissement de la dette extérieure.
Egalement, les perspectives de redressement semblent, selon le Forum Ibn Khaldoun, du moins à court terme limitées. Et la confiance continue à se situer à un niveau bas se reflétant, notamment, par un essoufflement de l’effort d’investissement.
Recommandations
Pour faire face à cette situation, le Forum Ibn Khaldoun a recommandé d’accélérer le processus de réforme pour traiter en profondeur les distorsions et les dysfonctionnements, optimiser l’allocation des ressources, libérer les importantes énergies latentes et retrouver les conditions d’une croissance soutenable et viable.
La majorité des réformes requises sont, certes, identifiées. Certaines d’entre elles ont même fait l’objet de projets de loi transmis à l’ARP. Mais elles tardent à être adoptées. Pourtant, la Tunisie n’a d’autre choix que d’en accélérer la mise en œuvre.
Il est temps, aussi, que des stratégies sectorielles appropriées soient engagées pour exploiter l’amélioration de l’environnement général projeté. Cela doit, selon le Forum, concerner tous les secteurs et plus particulièrement les secteurs pouvant réduire rapidement les factures d’importation et engranger des ressources en devises nettes substantielles. En l’occurrence, le tourisme, les phosphates et les hydrocarbures. Ce sont précisément les trois secteurs les plus sinistrés depuis 2011 et dont le redressement pourrait modifier rapidement dans un sens favorable l’équation du développement de la Tunisie.
Pour conclure, le Forum Ibn Khaldoun a précisé que la Tunisie se trouve de nouveau à la croisée des chemins. Tout doit être fait pour que le pays emprunte la voie passante permettant d’accéder à de nouveaux paliers répondant mieux aux attentes. Et la société civile devra y contribuer.