Que pense le parti Afek Tounes de la grève annoncée par l’UGTT dans la journée du jeudi 22 novembre ? Yassine Brahim, président du parti Afek Tounes revient sur ce mouvement social.
Il déclare : » Je pense que l’UGTT est dans son rôle du moment que la centrale syndicale a déposé le préavis de grève depuis quelques temps. Sans pour autant oublier que le gouvernement n’a pas réagi. On arrive aujourd’hui à la date fatidique. A mon avis, le gouvernement est coincé entre le FMI avec lequel il a pris l’engagement de ne pas augmenter les salaires et une inflation galopante qui fait que les familles des fonctionnaires rament.
Selon M. Brahim, si la situation se dégrade c’est parce que le niveau de vie est devenu très difficile à maintenir et l’équation n’est pas simple. Il précise dans ce contexte : « Soit le gouvernement va s’expliquer pour dire que les fonctionnaires sont déjà très bien payés et toutes les augmentations qu’il y a eu avant se justifient à cause du taux d’inflation. Soit, le gouvernement devra convaincre le FMI que les engagements vis-à-vis du bailleur de fonds devraient être revus, en tenant compte de la dégradation du dinar. »
Yassine Brahim : Il y a quand même un diagnostic à faire sur l’accord du FMI
Est-il possible qu’il y ait une sortie de crise? « Je pense, lorsqu’on voit la loi de finances complémentaire 2018, que le gouvernement a laissé quelques réserves pour pouvoir le faire. A mon sens, 700 millions de dinars de réserves à deux mois de la fin de l’année, ce sont des réserves pour se laisser une marge de manœuvre afin de négocier. »
Il conclut : « Il y a quand même un diagnostic à faire sur l’accord du FMI. On est dans une politique d’austérité dans un pays qui souffre et s’appauvrit. L’austérité c’est bien quand on est dans une situation acceptable. Mais là, la situation devient de plus en plus grave. Il faut peut être quand même se remettre autour d’une table et discuter du futur proche. Je pense qu’il est temps de rediscuter, même si on est à mi-parcours avec le FMI. »