Le débat sur le PLF 2019 ne cesse d’alimenter la toile et la classe politique. Quels sont les enjeux d’aujourd’hui ? Peut-on prévoir une sortie de crise ? Il semblerait que si, mais à certaines conditions, affirme le parti Courant démocrate, lors d’une conférence de presse.
Intervenant lors du panel, Hakim Ben Hammouda, l’ancien ministre des Finances, a dressé un état des lieux de la situation économique. Cet économiste indépendant la qualifie de « très difficile ».
Une situation qui serait liée au faible taux de croissance. Mais il peut y avoir des solutions, en mettant l’accent sur la définition d’une politique économique courageuse et audacieuse. Et qui cherchera particulièrement à relancer l’investissement. C’est ce qu’il propose comme solution.
Selon lui, tant que l’inflation demeure élevée avec un investissement qui a du mal à reprendre, la situation reste préoccupante. Il précise : « J’ai appelé cette situation de trappe « stagflationniste », c’est une trappe dans laquelle on trouve une croissance économique faible, mais en même temps un niveau d’inflation assez élevé.
Alors la grande question qui se pose est de savoir si on peut arriver à une croissance de 3% alors qu’on est à 2.6% ? A cette question, M. Ben Hammouda répond : « Je pense qu’il s’agit d’une hypothèse du travail, qui de mon point de vue pose quelques difficultés. Pour revenir à la situation économique d’autres pays, il faut rappeler qu’on a pu atteindre un taux de croissance 2.6 et 2.8% suite à une année agricole exceptionnelle. S’il faut s’attendre à une année agricole exceptionnelle, alors ce taux de croissance peut être optimiste. »
Courant Démocrate : la loi de finances 2019 est un effet d’annonce
Hichem Ajbouni, membre politique du Courant démocrate, insiste sur le climat politique car, pour lui, les problèmes politiques sont liés aux problèmes économiques. D’ailleurs, il précise : « Il s’agit d’une loi de finances électorale. C’est ce qu’a annoncé le chef du gouvernement, une loi light, avec moins de disposition et une absence de réformes. Autrement dit, une loi de finances avec un effet d’annonce. »
Par ailleurs, Ghazi Chaouachi, le secrétaire général du Courant Démocrate affirme qu’il serait peu probable d’atteindre 3% avec un taux d’endettement extérieur de 71.7%, le déficit de la balance commerciale et bien d’autres.
Il conclut : « Vous savez qui paiera le prix? C’est le citoyen qui paiera la lourde facture. On ne peut pas faire de la croissance sans une création d’emploi. Si on se dit qu’on est un pays démocratique, nous devons donner l’exemple pour dire que la démocratie est au service des intérêts des citoyens et non des dirigeants. »
En clair, le PLF 2019 comme chaque année fait l’objet de débats et de discussions, mais verra-t-on le bout du tunnel?