Les transporteurs d’hydrocarbures ont entamé une grève sans préavis à partir d’hier, 13 décembre. Comme il s’agit d’une grève sans préavis, la panique s’est installée chez la majorité des conducteurs. Et tous les véhicules se pressent vers les stations-services les plus proches pour faire le plein d’essence.
Force est de rappeler qu’une grève sans préavis est une pratique illégale. Elle est même en contradiction avec les bases du travail syndical. Le préavis de grève et l’accord de la centrale syndicale sont des étapes primordiales avant le passage à la grève. Ainsi, le problème ne réside pas dans les quantités d’hydrocarbures disponibles, mais dans l‘impossibilité de les transporter dans les stations-services.
Pourtant, les revendications des transporteurs ne sont pas d’ordre matériel. Elles sont plutôt administratives. Intervenant sur les ondes radiophoniques, l’un des transporteurs affirme que leur revendication principale est d’intégrer la Fédération générale du pétrole relevant de l’UGTT. Alors qu’actuellement, ils dépendent de la Fédération générale du transport relevant de l’UGTT. Il a précisé que les transporteurs ont reçu des promesses de la part de l’UGTT depuis 2012, mais en vain. La même source affirme que la grève se poursuivra jusqu’à la réalisation de cet objectif.
Notre propos n’est pas de contester ni d’approuver cette revendication. Mais, les conducteurs, qu’il soient particuliers ou professionnels, sont les victimes d’un conflit inhabituel entre le syndicat de base et la centrale syndicale. Alors que les conflits opposent généralement le syndicat au patronat. Entre l’enclume de la centrale syndicale et le marteau du syndicat de base, les conducteurs ne savent plus à quel saint se vouer.
Afif Mabrouki, le directeur des hydrocarbures au ministère de l’Industrie, a de son coté appelé les consommateurs à modérer leur consommation d’essence. Il a promis la mise en place d’une solution pour débloquer la situation prochainement.
Le secrétaire général de la Fédération générale du transport relevant de l’UGTT, Moncef Ben Romdhane, a affirmé pour sa part qu’il s’agit d’une grève illégale. Il n’en a même pas été informé, lance-t-il.