Certes, la classe moyenne passe par une situation difficile. L’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) a annoncé aujourd’hui les résultats d’une étude sur « L’avenir de la classe moyenne ». Les résultats n’annoncent pas un avenir brillant pour cette catégorie sociale.
D’après les résultats de l’étude, la classe moyenne en Tunisie a subi plusieurs changements. En effet, l’appartenance à la classe moyenne selon la profession montre que les hauts cadres font aujourd’hui partie de la classe moyenne. Le taux des hauts cadres de la profession libérale est passé de 22,5 % en 2010 à 33,2 % en 2015.
Par ailleurs, la catégorie des « cadres et les professions libérales moyennes » dans la classe moyenne a enregistré une baisse de 37,6% en 2010 à 36,3% en 2015 avec une augmentation des chômeurs et une baisse du nombre des retraités dans cette classe. Par ailleurs, les hauts cadres appartiennent de plus en plus à la classe moyenne.
Par ailleurs, les statistiques montrent que la répartition géographique de la classe moyenne montrent une baisse dans les grandes villes et une hausse du nombre de personnes faisant partie de la classe moyennes dans les petites ville (Grand Tunis : 40,6 % en 2010 contre 35,4 % en 2015; Nord-Est 48,00 % en 2010 contre 48 % en 2015 et au
Centre-Est 40,5 % en 2010 contre 37,6 % en 2015).
De même, une hausse du nombre des personnes classées « classe moyenne » a été constatée au Sud-Est passant de 37,20 % en 2010 à 42,40 % en 2015. Pour le Sud-Ouest, ce taux est passé de 40,30 % en 2010 à 46 % en 2015.
En effet, les personnes appartenant à la classe moyennes préfèrent généralement de s’installer dans les grandes villes. Cependant, cette tranche de la population s’est trouvée dans l’incapacité de gérer les dépenses dans les grandes villes, ce qui l’a obligé à migrer vers les petites villes.
Selon la même étude, pour pouvoir préserver le pouvoir d’achat de la classe moyenne, il faut augmenter, dans les cinq prochaines années, les salaires de 50 %.
Des changements dans les spécificités de la classe moyenne ont été observées. Les hauts cadres font progressivement partie de la classe moyenne. Les noyaux durs de la classe moyenne, à savoir « cadre moyen », « agent travailleur non agricole » et « retraité » ne feraient plus partie de cette classe sociale. Cela pourrait avoir des répercussions négatives sur le mode de consommation. En favorisant la consommation des produits subventionnés au détriment de la classe défavorisée et des personnes nécessiteuses. Les politiques sociales et économiques doivent prendre en considération ces changements profonds.
Selon les résultats de cette étude vivre dans les grandes villes ne sera plus à la portée. La classe moyenne se trouvera dans l’obligation de migrer vers les petite villes pour faire face à la hausse vertigineuse des prix. Cela privera la classe moyenne de plusieurs avantages et services offerts dans les grandes villes (accès à l’éducation, à la santé, activités culturelles…).