Le 31ème Rapport de la Cour des comptes a épinglé plus d’une fois vingt-six entreprises, établissements publics, associations (financées en grande partie par l’Etat) et collectivités locales.
D’abord, le rapport pointe du doigt des dysfonctionnements, failles, erreurs et autres manquements. Certains sont du ressort de la Cour de discipline financière, d’autres sont carrément des infractions pénales.
Puis, viennent les mauvais indicateurs:
- Mauvaise utilisation des ressources,
- Détérioration du niveau des services rendus,
- Failles structurelles au niveau de la gestion et manques constatés du rendement et de la gouvernance.
Le service public va en partie mal. C’est du moins l’impression donnée par le 31ème Rapport annuel de la Cour des comptes présenté par les dirigeants de cette dernière institution dans un grand hôtel de Tunis, devant un parterre de représentants de la presse et de la société civile.
Beaucoup de mérite
Passant au peigne fin, la gestion des vingt-six institutions publiques, la Cour des comptes n’a pas manqué d’attirer, comme d’habitude, l’attention sur de nombreux aspects. Comme les recrutements réalisés en dehors des exigences administratives, les dépenses réalisées également en contradiction avec les procédures légales, l’endettement ou encore le non respect des contrats passés avec des partenaires,…
Et même, peut-être plus grave, des défaillances techniques qui mettent en danger des usagers ou des clients.
Des observations qui ne prennent pas en compte, du moins en partie, dira un invité à la conférence de presse de la Cour des comptes, les exigences du moment où les manquements ou erreurs sont opérés. C’est le cas entre autres d’entreprises publiques situées dans un contexte de concurrence opérant avec des privés qui bénéficient de beaucoup de souplesse.
Une réalité qui n’occulte pas le fait que la Cour des comptes a beaucoup de mérite pour faire avancer la bonne gouvernance. Une réalité qui doit d’être mise en évidence depuis notamment que la révolution tunisienne a introduit de nouvelles exigences au niveau de la bonne gestion des fonds collectés par voie d’impôts.
Une mutation que l’on doit beaucoup notamment à l’indépendance de la Cour. Néjib Guetari, Premier président de la Cour des comptes, le déclare dans la conférence de presse du 24 décembre 2018.