A l’heure où pour le Président syrien Bachar Al Assad, donné pour mort et enterré, c’est un après-guerre qui se dessinera avec lui.
Les Marzouki, Ghannouchi, Jebali et Abdessalem tous confondus, doivent certainement avoir de drôles de sensations. Eux qui, avec d’autres, ont tout fait pour que l’homme à abattre à Damas soit abattu.
Comme si la conférence de Tunis sur les amis de la Syrie organisée à leur initiative, et rehaussée par la participation active d’une certaine Hilary Clinton très attentionnée, n’aura servi à rien. Fort heureusement, diront d’autres, en poussant un ouf de soulagement. Daech à Damas, impensable.
Mais que de sang versé, que de vies sacrifiées et que de villes dévastées, et devenues fantômes. Messieurs de la Troika, vous pouvez aller vous rhabiller, en attendant de payer…des Syriens et des Syriennes en Tunisie. Pas celles qu’on a pris l’habitude de voir quémander la charité devant les mosquées. Spectacle insolite, inhabituel. Et on ne peut que compatir, s’indigner et enrager.
Toutes rescapées de l’enfer de la barbarie jihadiste et tous ceux qui l’ont cautionnée et qui continuent. Inimaginable. Après les atrocités et l’exil forcé, la délivrance ? Al Assad fils est toujours là, et il le doit aux Russes, aux Iraniens et au Hezbollah libanais.
Renversant de trouver encore en Tunisie des bien-pensants qui protestent au nom des droits de l’Homme. Qu’auraient-ils fait à la place de Bachar ? Se sont-ils au moins posé la question de savoir pourquoi des femmes syriennes portant le khimar ou niqabées, accompagnées de leurs enfants, mendient chez nous ?
Ils ne vont quand même pas nous dire que la faute est à ce boucher d’Assad, alors qu’au nom du djihad, et avec la complicité criminelle de Montplaisir et ses suppôts, ce sont nos propres enfants qui assument avec d’autres, la responsabilité de leur détresse et de leur errance !
Des Syriens et des Syriennes à l’aéroport international Habib-Bourguiba de Monastir à l’occasion d’un vol à marquer par la symbolique de l’initiative prise par la partie tunisienne qui, pour une fois, a osé et a permis à l’avion syrien d’être le premier à se poser sur le tarmac d’un aéroport tunisien après la rupture des relations diplomatiques entre Tunis et Damas.
Message très fort. On peut espérer que d’autres suivront pour effacer la trace d’une décision prise à la hâte par la Troika et sur ordre de qui vous savez, et qui a coïncidé avec ma prise de fonctions à la tête de notre ambassade à Beyrouth chargée officiellement de gérer à distance l’après-fermeture de notre mission à Damas et qui a fait de son mieux…
La Syrie de l’après-guerre, autant s’y préparer parce que d’autres l’ont déjà fait. Et un pays où tout est à reconstruire, ce ne sont pas les convoitises qui vont manquer comme pour la Libye voisine où tout semble hélas nous échapper.
Avec Damas, tout est possible, et j’ai eu à le vérifier, à condition de savoir rétablir une confiance à aucun moment entamée, malgré tout. Toutes les délégations civiles qui ont fait le déplacement en Syrie au plus fort de la guerre l’ont constaté.
Un capital qu’il faudrait fructifier tout de suite, et ce, en pratiquant une diplomatie de l’action et non de l’attentisme, parce que nos concurrents qui sont nombreux et mieux armés, donc mieux disposés, ne vont pas nous attendre. Mieux, ils sont déjà à pied d’oeuvre…