La traite des êtres humains est une forme de criminalité et une violation des droits humains.
Le phénomène est mondial. On parle de recrutement, du transport, du transfert, d’hébergement ou l’accueil d’une personne dans le but de la soumettre à une forme d’exploitation et en employant un moyen illicite comme, entre autres, l’abus de vulnérabilité, la fraude, les menaces ou le recours à la force.
Raoudha Laâbidi, présidente de l’INLTP, a souligné, lors d’un colloque organisé le 23 janvier par l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes (INLTP) en collaboration avec l’OIM, Avocats sans frontières, UNDOC, Les Nations unies…que la Tunisie est activement engagée dans la lutte contre la traite des êtres humains.
La Loi organique n°2016‐61 relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes a été promulguée. En 2017, a été créée l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes.
382 cas d’emploi forcé
Toutefois, Mme Laabidi, a fait savoir que le nombre total des cas de traites de personnes s’élève à 780 (15,7% des Tunisiens) contre cas 740 en 2017.
Les cas d’emploi forcé (382 cas enregistrés) des adultes de diverses nationalités présentes en Tunisie englobent 79,2% du Côte d’Ivoire, 1,7% d’autres pays africains, 0,7% d’autres pays, 1,7% du Cameroun et 1% du Ghana.
« »On a besoin de rendre les citoyens acteurs dans la lutter contre la traite. Sur 20 tribunaux, on a compté une trentaine de dossiers de traite « , souligne Antonio Manganella directeur pays d’ASF en Tunisi.
Et d’ajouter : « il faut sensibiliser les juges, renforcer les moyens d’enquête parce que ce sont des crimes très complexes : il y a la victime, l’exploitant et les personnes impliquées en tant qu’auteurs de la traite qui sont des personnes aisées et donc des personnes puissantes« .
Notons que l’article 4 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme mentionne que « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes« .
Pour lutter efficacement contre ce crime, il est indispensable d’adopter une approche fondée sur les droits humains depuis le stade de l’identification des victimes jusqu’à leur réinsertion.