« L’appétit vient en mangeant, la soif s’en va en buvant », disait François Rabelais. Seulement Rabelais a omis de préciser que les aliments gras pouvaient être en cause dans ce qu’il décrit.
Les aliments gras seraient en effet susceptibles d’altérer les mécanismes qui interviennent dans la sensation de satiété. Selon les résultats d’une récente étude.
Des chercheurs belges du WELBIO, Institut Wallon de recherche d’excellence en sciences de la vie et biotechnologie, ont mené une expérience sur des souris pour connaître la relation entre l’alimentation grasse et la perte de la sensation de satiété.
Pour ce faire, ils ont exploré le rôle d’une enzyme nommée NAPE-LD. Cette molécule initie une série de mécanismes qui aboutissent au final à l’activation des neurones anorexigènes (autrement dit qui fait cesser la prise de nourriture) dans le cerveau. Ces neurones interviennent par ailleurs dans la régulation du métabolisme des lipides, glucides et protéines. Et augmentent ainsi les dépenses énergétiques au repos.
Ainsi les scientifiques de l’Université Catholique de Louvain (UCL) à Bruxelles (Belgique) ont démontré qu’en l’absence NAPE-LD, les signaux nerveux qui informent le cerveau d’arrêter de manger cessent.
L’individu mange plus, dépense moins d’énergie et prend donc du poids. Or, cette étude dont les détails ont été publiés dans la revue Nature Communications, montre que l’activité du NAPE-LD diminue après ingestion de graisses.
« Un régime riche en graisses altère l’axe intestin-cerveau »
« Un régime riche en graisses altère l’axe intestin-cerveau », via la baisse d’activité de la NAPE-PLD, concluent les chercheurs dans un communiqué. « Résultat, le corps ne réagit plus correctement à cette surconsommation de gras. Et l’appétit n’est plus régulé et le sujet grossit ».
Les scientifiques en concluent que le NAPE-PLD intestinal est un capteur clé dans l’adaptation nutritionnelle à l’apport en graisses, à l’axe intestin-cerveau. Ainsi qu’à l’homéostasie énergétique. Cette découverte constitue ainsi une nouvelle cible pour lutter contre l’obésité et les troubles associés.
Ainsi, à mesure que la recherche avance. La lumière est faite sur l’alimentation moderne, qui est toujours plus grasse, plus salée. Et toujours plus riche en additifs. Si cette étude ouvre la voie à de nouveaux traitements de l’obésité. Il est possible cependant de s’en inspirer pour se tourner vers une alimentation plus saine. Voire moins grasse.