L’intermédiaire en Bourse, Tunisie Valeurs, a publié la rétrospective 2018 des 82 valeurs cotées. On a sélectionné, pour cette deuxième partie, les valeurs du secteur bancaire. Voici les chiffres clés.
Selon Tunisie Valeurs, la BNA termine l’année 2018 en beauté avec une performance de 35%. Et ce, malgré le revers boursier subi depuis le mois de septembre. Elle se classe première performance du secteur bancaire.
Le redressement de l’activité intrinsèque n’est plus, selon la même source, à démontrer. Et les avancées réalisées dans le programme de cession d’actifs ont valu à la BNA d’atteindre un nouveau palier de résultats et de fonds propres.
L’augmentation de capital programmée en 2019 devrait, ainsi, permettre à ladite banque de poursuivre le nettoyage de son bilan et de repartir sur des bases plus solides d’un point de vue réglementaire. Vu sa valorisation intéressante, Tunisie Valeurs recommande le titre dans une optique d’investissement à long terme pour récolter les fruits de la restructuration.
BT : un joli parcours boursier en 2018
BT, la doyenne des banques tunisiennes enregistre une performance de 29% en 2018. Ceci lui permet de détrôner Attijari Bank et de s’imposer en tant que deuxième capitalisation du secteur après la BIAT.
La valeur conserve son attrait auprès des investisseurs. Et ce, grâce à sa gestion rigoureuse et à sa bonne discipline prudentielle. L’assise financière solide de ladite banque et le tournant vers une politique commerciale plus dynamique justifient une prime par rapport au secteur.
De son côté, Amen Bank termine l’année 2018 avec un bon cru boursier de 19%. Et ce, malgré une fin d’année difficile sur fonds de « correction bancaire », soit -17% depuis le mois d’août.
Le titre confirme sa bonne résistance après la sortie de la SFI du capital en 2017. Il continue à saluer les retombées de la stratégie de rééquilibrage du bilan. La valorisation est, selon la même source, bradée mais elle intègre une qualité du portefeuille et des efforts de couverture moindres que la concurrence.
Attijari bank : un bon bilan boursier malgré la panique
Attijari bank termine l’année 2018 avec une performance de 19%. Et ce, en dépit du vent de panique qui a soufflé sur le secteur bancaire en septembre et l’abaissement inattendu des dividendes.
Avec cette performance, la banque complète le trio gagnant du secteur au titre de l’année 2018. Par ailleurs, le titre traite à une valorisation décotée qui sous-estime les qualités fondamentales d’Attijari bank et son profil de croissance supérieur à ses consœurs cotées.
De son côté, la valeur UIB s’est bien défendue en 2018, enregistrant une performance de 7%. Et ce, malgré une fin d’année tumultueuse. La décrue boursière qui frappe l’UIB depuis septembre dernier est, selon Tunisie Valeurs, la plus forte à l’échelle du secteur (une contre-performance de 52%).
La trajectoire ascendante des résultats, les avancées opérées dans l’assainissement du portefeuille et la réussite de la politique de collecte centrée sur les particuliers devraient continuer à alimenter l’intérêt des investisseurs pour le titre.
STB : un début d’année 2018 euphorique, mais…
Après un début d’année euphorique marqué par une performance à fin août de 43%, la STB termine sur une note morose, avec une faible performance de 3%.
Quatre ans après la recapitalisation, le bilan de la banque publique est plutôt mitigé. Si l’activité d’exploitation affiche des signes de redressement, la STB continue à subir les contrecoups d’une gestion peu rigoureuse dans le passé et d’une surexposition à un secteur « risqué », le tourisme.
Du fait que ladite banque profite de mesures exceptionnelles pour le tourisme, le bénéfice publié n’a pas beaucoup de sens, selon l’intermédiaire en bourse.
Par ailleurs, le coût du renflouement des filiales en difficulté (TFB et BFT) est aujourd’hui impossible à estimer. Malgré la débâcle subie depuis septembre 2018, la valorisation demeure chère par rapport à la moyenne sectorielle.
S’agissant de la valeur BIAT, elle cède à une virulente pression vendeuse depuis août 2018, soit -44%. Mais elle termine l’année sur un quasi statuquo avec une performance de 1%.
La banque privée devrait maintenir le cap sur la croissance dans les prochaines années, malgré le contexte monétaire tendu et les surcoûts de la transition réglementaire. Sachant que, selon la même analyse, la BIAT jouit de qualités incontournables dans la conjoncture actuelle. A savoir une capacité inégalée à collecter des ressources bon marché, une marge de manœuvre confortable au niveau du ratio de transformation et un taux de créances classées le plus faible du secteur.
Tunisie Valeurs : banques cotées en baisse
Plus grande perdante du secteur bancaire en 2018 avec -35%, la BTE renoue avec le déficit depuis 2017. Et ce, en raison d’une exposition élevée au secteur du tourisme et d’une faible productivité.
Sur le papier, la valorisation est extrêmement basse (un P/B 2017 de 0,4x). Toutefois, le manque de visibilité sur l’avancement du processus de privatisation et sur le rétablissement des dividendes ne devraient pas faciliter un retour rapide des investisseurs sur le titre.
Egalement, la valeur BH enregistre une contre-performance de 28% en 2018. Une année qui met fin à trois années successives de hausse où la valeur a progressé de 165% (2015-2017).
Le succès commercial de ladite banque et le redressement de ses fondamentaux ne se démentent pas. Cependant, le niveau élevé du ratio de transformation et le ratio de solvabilité « limite » restent des points de vigilance pour le marché.
La correction sévère qui a secoué la BH depuis septembre dernier (-41%) ramène sa valorisation à des niveaux «facialement» intéressants, mais on reste, selon Tunsiie Valeurs, dans l’expectative.
ATB : deuxième année consécutive de déception boursière
Pour sa part, la valeur ATB affiche une contre-performance annuelle de 8%. La filiale du Groupe Arab Bank aligne une deuxième année consécutive de déception boursière.
Ainsi, ladite banque a peu profité de l’emballement pour le secteur bancaire d’avant septembre 2018. Et ce, en enregistrant une performance de 17% contre une progression moyenne de 92% pour le secteur bancaire entre début 2014 et août 2018. Cette hausse est due à la volatilité de ses résultats.
Ses fondamentaux sont bons particulièrement en terme de liquidité (Dépôts/Crédits). Egalement, sa valorisation est attrayante mais elle bute au manque de communication sur la stratégie de développement.
Quant à la valeur UBCI, 2018 est marquée par un parcours boursier en deux temps. D’où le décrochage d’après septembre 2018 a effacé tous les gains cumulés par la valeur, affichant une contre-performance de 3%.
Si la banque a réussi à imposer sa rigueur comme exemple, elle est, cependant, restée plutôt timide au niveau de sa croissance. Et ce, avec des parts de marché qui stagnent et une productivité en retrait par rapport à la concurrence privée.
Selon la même source, la valorisation du titre est correcte et sa liquidité est très réduite.
Au final, Tunisie valeurs a démontré que la valeur WIB, unique banque islamique de la cote, enregistre une contre-performance annuelle de 2%. D’ailleurs, elle peine à décoller en bourse pour la deuxième année de suite.
Le démarrage tardif de l’activité et les décalages par rapport aux promesses ont malmené cette valeur. Les investissements de « l’ancrage commercial » et le contexte monétaire tendu ne devraient pas faciliter un redressement rapide de la rentabilité. Investir dans le titre n’a de sens que si l’on raisonne sur le moyen et long termes, selon l’intermédiaire en bourse.