L’annonce de son décès a fait l’effet d’une bombe. Mongi Loukil était bien plus qu’un hôtelier et un opérateur touristique.
Il a marqué de son souffle et de son empreinte un univers touristique dont il était l’un des principaux architectes et bâtisseurs. Moins par logique de profit ou goût de l’argent que pour des motivations qui tiennent à sa propre personne.
L’homme était – difficile de parler de lui au passé – un artiste, un créateur et un pur esthète. Pionnier en tout, il n’avait de cesse de se réinventer et de réinventer une activité hôtelière qu’il a portée sur les fonts baptismaux. Pour réenchanter une clientèle qu’il tenait en très haute estime.
Son credo : plaire, surprendre, faire planer sur ses palaces hôteliers, aux lignes épurées et au design abouti, comme un parfum de plénitude, de sérénité et d’évasion.
Le local, l’authentique côtoient l’universel car il était tout cela à la fois. Un homme du monde. Un humain. Il a réussi à faire des Palm Beach Hôtels, les précurseurs de nos palaces haut standing, à Djerba, à Tozeur et à Hammamet plus que des espaces de loisirs tout confort, des lieux de communion, de rencontre et d’apprentissage, de culture et de bonheur pour tous.
Il était constamment en quête de nouveauté, de beauté architecturale et urbanistique. Qui trouvèrent leur apogée avec la résurrection de la Reine Didon, sur les hauteurs de Carthage.
Tout un symbole. L’avenir du pays incarné par l’activité touristique revisitée par le passé lointain de cette Tunisie millénaire. Rien ne saurait mieux résumer le personnage que ce mélange harmonieux d’histoire et de culture. Et d’universalisme.
Il aimait la vie et voulait de son vivant et depuis toujours en faire profiter l’humanité tout entière. Cet esprit vif, intelligent, libre, très à l’aise dans les hautes sphères de décision et très proche du petit peuple s’est éteint pour toujours, laissant derrière lui un immense chagrin. L’artiste a quitté la scène qu’il a illuminée par sa présence. Il tire ainsi sa révérence. Salut L’artiste !