Un panel sur l’entrepreneuriat a été organisé mercredi dans la cadre d’un débat organisé par L’Economiste Maghrébin en partenariat avec la Banque Mondiale Tunis. Universitaires, chefs d’entreprise, financiers et économistes ont exposé leurs points de vue sur la problématique de l’entrepreneuriat en Tunisie.
Antonius Verheijen, Responsable des opérations pour la Tunisie à la Banque Mondiale, a déclaré que l’innovation, la création de Startups et l’entrepreneuriat sont importants pour l’avenir du pays.
Et d’ajouter : « Malheureusement, aujourd’hui on parle moins d’avenir et d’espoir pour les jeunes. Les PME sont porteuses de croissance. Il faut plus d’efforts. La Banque mondiale travaille avec différents ministères sur des projets dans diverses activités (services, tourisme, agriculture…) dans les régions ».
Antonius Verheijen a tenu à souligner que l’objectif consiste à changer, à travers l’innovation, l’image de la Tunisie dans le monde pour dire que le pays souhaite se développer et attirer des investisseurs et offre de nouvelles opportunités. « Nous œuvrons à identifier quelles sont les réformes nécessaires à mettre en place en matière d’innovation et d’entrepreneuriat », ajoute Antonius Verheijen.
« Le Startup Act est un bon exemple pour la région du Maghreb et l’Afrique. Il faut avancer sur les aspects réglementaires et juridiques et attirer davantage les banques et les institutions financières à investir dans ce secteur », a-t-il lancé.
La Banque mondiale offre une assistance à travers la SFI pour appuyer, conseiller, financer et à aider à développer ce secteur. « Nous sommes prêts à soutenir le gouvernement tunisien dans ce sens », assure Antonius Verheijen.
Des freins à la pelle
« A-t-on vraiment un esprit entrepreneurial ? Nos jeunes sont-ils tournés vers l’entreprise ? », s’interroge Tarek Chérif, président de CONECT.
La majorité des jeunes qui sortent des écoles cherchent à être recrutés dans les administrations et les entreprises publiques pour garantir leur avenir, affirme-t-il. D’autres préfèrent travailler dans le marché parallèle.
« En Tunisie, l’esprit entrepreneurial n’est pas très partagé au sein de la communauté des jeunes. Force est de constater, malheureusement, que travailler dans l’informel n’est plus une option qui dérange. Cela pèse énormément dans le choix de nos jeunes. Il y a aujourd’hui beaucoup d’intermédiation. Les gens cherchent les chemins faciles et courts pour faire de l’argent », constate le président de la Conect.
Pour Tayeb Bayahi, président de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise (IACE), il y a un gisement mal exploité. Il s’agit des diplômés du supérieur qui pourraient être une véritable énergie à prendre en considération pour développer l’esprit entrepreneurial dans le pays.
Sur un ton critique, l’universitaire et ancien ministre du Développement, Abderrazak Zouari, a constaté que plusieurs startuppers tunisiens créent leurs startups en Europe puis ils créent des back-offices en Tunisie. Il a notamment mis l’accent sur le problème entre la loi et la gouvernance.
« La Tunisie est un pays de lois et non pas de bonne gouvernance. Les administrations ont l’impression qu’une fois une loi a été adoptée, on a résolu le problème, ce qui n’est pas le cas. Il faut un suivi au niveau de l’application de nouvelles lois », souligne Abderrazek Zouari.
Que faire ?
La réussite de l’entrepreneuriat nécessite un certain professionnalisme tant au niveau stratégique qu’à celui financier.
Pour Tarek Chérif, il y a un travail à faire en urgence. Pour faire face aux différents freins à l’entrepreneuriat, il faut montrer et mettre en valeur, au niveau des écoles et des familles, les réussites (success stories) qui font travailler les gens notamment dans les régions. A son avis, on peut réussir en lançant des petits projets innovants.
Et d’ajouter qu’il faut simplifier et appliquer les lois existantes et faire un effort pour renforcer davantage la crédibilité et l’efficacité parce que le cadre juridique n’est pas suffisamment incitatif et on a une overdose de lois.
Pour Tayeb Bayahi la responsabilité incombe aux entreprises et groupes privés pour changer les choses. Ces entreprises pourraient, selon ses dires, être un turn-over important pour nos jeunes.
« Aujourd’hui, cette génération « Z » (du zapping) change de postes plusieurs fois au bout d’une seule année. Cela signifie que les rapports ont changé. L’organisation en pyramide de chefs, de directeurs et de sous-directeurs…a changé. Il s’agit aujourd’hui d’un travail d’équipe avec un environnement startup et des projets clairs qui intègrent tous les membres d’un groupe. C’est la gestion en interne qui fait participer tous ces membres où chacun à sa propre contribution avec un esprit gagnant-gagnant. Cela encourage de découvrir le côté créatif entrepreneurial dans chaque membre d’un groupe. C’est une grande opportunité qui s’offre pour la mutation des entreprises », a recommandé le président de l’IACE.
Pour Abderrazak Zouari, le gisement de création de nouveaux emplois n’est pas la création de nouvelles entreprises, mais plutôt dans le passage d’entreprises individuelles à des moyennes et grandes entreprises. Il ne s’agit pas seulement d’entrepreneuriat mais un problème d’entrepreneuriat créateur d’emplois. « Il y a des contraintes que les entreprises individuelles rencontrent. Il faut étudier quelles sont les entraves et pourquoi les entreprises individuelles ne recrutent pas de salariés », insiste Abderrazak Zouari.
L’argent, le nerf de la guerre
Sur le plan financier, Abderrazak Zouari pense que le CDC doit être le véritable bras financier et investisseur, notamment dans les régions.
Il est important, pour le président de la Conect, d’encourager les fonds d’investissement dédiés aux startups innovantes parce que le système financier classique est adapté aux PME et aux grandes entreprises qui ont déjà des garanties.
Héla Kaddour Fourati, Directrice générale de Tunisian American Enterprise Fund (TAEF), un fonds de 100 millions de dollars dont 15% sont alloués aux startups, a fait savoir que les 20 startups financées par ce fonds emploient de deux à trois personnes et elles ne sont pas des entreprises individuelles.
« Les instruments financiers doivent évoluer. Le déséquilibre entre la création et le développement des startups est essentiellement dû au facteur risque. Le mécanisme de fonds d’amorçage nécessite une évolution », a-t-elle ajouté.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Startup Act, le Ministère des Technologies de la Communication et de l’Economie Numérique (MTCEN) souhaite recueillir les premières candidatures au Label Startup. Les premiers candidats choisis seront, également, les Beta-testeurs de la première version du Portail des Startups.
A ce titre, les personnes intéressées sont priées de remplir le formulaire avant le mardi 05 Mars 2019 à 18h00 (heure de Tunis).
https://docs.google.com/…/1FAIpQLSeivNGsDaJmirRPE7…/viewform
20 postulants seront sélectionnés sur une base de mérite et seront notifiés le jeudi 07 Mars 2019.
A ce titre, les personnes intéressées sont priées de remplir le formulaire avant le mardi 05 Mars 2019 à 18h00 (heure de Tunis).
https://docs.google.com/…/1FAIpQLSeivNGsDaJmirRPE7…/viewform
20 postulants seront sélectionnés sur une base de mérite et seront notifiés le jeudi 07 Mars 2019.
Les candidats sélectionnés devront consacrer du temps pour partager leur feedback sur l’utilisation du Portail des Startups. Le Beta-testing du portail permettra, ainsi, de:
1. Collecter les feedbacks;
2. Optimiser l’expérience utilisateur;
3. Détecter et corriger les bugs;
4. Tester les process end-to-end.
1. Collecter les feedbacks;
2. Optimiser l’expérience utilisateur;
3. Détecter et corriger les bugs;
4. Tester les process end-to-end.