Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, s’est vu refuser un visa pour se rendre aux USA où se tiendra la réunion du Conseil de la FIFA, avant de l’obtenir 24h plus tard. Retour sur une singulière affaire.
Les services consulaires américains ont refusé, le 12 mars, d’accorder un visa à Ahmad Ahmad, le président de la CAF et vice-président de la FIFA.
En effet, le patron de l’instance suprême du football africain devait se rendre à une réunion du Conseil de la FIFA à Miami (Etats-Unis).
Prévu du 14 au 16 mars, le Conseil de la Fifa devait discuter de la Coupe du monde des clubs élargie, ainsi que du passage du Mondial à 48 équipes dès 2022. Un passage qui ferait passer le tournoi de 64 à 80 matches. C’est dire son importance.
Du jamais vu!
Or, c’est inédit et inhabituel qu’un visa américain soit refusé à un haut responsable pour une réunion du conseil de la FIFA sur le sol américain, d’autant plus que le Malgache est vice-président de l’instance suprême du football mondial, en plus de sa qualité du président en exercice de la CAF.
Les raisons du refus de visa d’Ahmad Ahmad restent pour l’instant obscures et inexplicables. De surcroît, le gouvernement des États-Unis n’interdit pas, en principe, les voyages des citoyens malgaches.
Paradoxalement, ce même gouvernement, par le biais de ses services consulaires, avait déjà accordé les visas à six autres Africains membres du conseil de la FIFA.
Coup de théâtre et nouveau rebondissement dans cette étrange affaire : 24h après que la nouvelle eut fait le tour du monde, les Américains se rétractent et finissent le 14 mars par délivrer à l’intéressé un visa court séjour d’à peine trois mois.
Humiliation
Quoi de plus normal que le président de la CAF ait décidé de boycotter la réunion du conseil de la FIFA par une réaction légitime à l’humiliation qu’il avait subie de la part des Américains ?
Soucieux de ne pas jeter l’huile sur le feu, le porte-parole de la CAF a tenté, avec retenue et modération, de relativiser l’affaire : «M. Ahmad Ahmad a obtenu le visa qui lui a été délivré ce jeudi, mais il a finalement décidé de se rendre à un forum panafricain de la jeunesse prévu à Assouan en Egypte, pratiquement aux mêmes dates ». Une manière élégante d’exprimer son mécontentement d’être traité de la sorte par le gouvernement de Monsieur Trump !
Toutefois, une question cruciale s’impose : cette mésaventure aurait-elle eu lieu si Ahmad Ahmad avait les yeux bleus, s’il était Européen de « pure souche » et, surtout, s’il n’était pas Africain ?
A méditer…