La Tunisie s’est engagée à lutter contre le travail des enfants en ratifiant les conventions internationales suivantes : la convention des Nations Unies de 1991 relative aux droits de l’enfant et la Convention de l’OIT de 1995 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi .
Aujourd’hui, 28 mars s’est tenu l’Atelier stratégique de l’Alliance 8.7 à laquelle la Tunisie a accepté d’être un des pays pionniers. C’était l’occasion pour les participants de débattre des actions et mesures envisagées.
L’Alliance 8.7.est une initiative multipartite mondiale mondial qui s’engage à atteindre la cible 8.7 des objectifs de développement durable. Cette cible appelle les États à prendre des mesures immédiates et efficaces pour éradiquer le travail forcé et mettre fin à l’esclavage et à la traite des personnes d’ici 2030, interdire et éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici 2025.
D’ailleurs, la communauté internationale reconnaît que la persistance du travail des enfants et du travail forcé au 21ème siècle est inacceptable et a renouvelé son engagement à éliminer ces deux formes de travail dans son objectif 8.7. De ce fait, à travers cet atelier les intervenants ont mis l’accent sur l’importance des mesures à mettre en place en vue de la réalisation de l’objectif 8.7.
Présent lors du colloque, Francesco D’ovidio, représentant à l’Organisation internationale du travail (OIT) à Genève a salué les efforts considérables de la Tunisie dans ce domaine. Il précise: « Elle est devenue un pays pionnier qui s’engage davantage pour donner l’exemple aux autres pays ayant connu des mêmes conditions similaires. Tout comme il est possible d’aller plus vite et plus loin dans la lutte contre le travail des enfants et la traite des enfants ».
Il ajoute: “Il s’agit non seulement d’un engagement politique mais d’un engagement pratique de la part du pays à s’engager davantage et nous sommes très reconnaissants. Il ne faut pas attendre pour mettre en place des mesures, mais il faut agir de suite ».
Il a également rappelé qu’au niveau national, la Tunisie a adopté un cadre juridique pour la protection des enfants contre toutes les formes d’exploitation. Il en va du même du Code de protection de l’enfance qui protège l’enfant de toute forme d’exploitation économique et le prive d’une scolarité régulière.
Il est à rappeler qu’en Tunisie l’enseignement est obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans. Même si l’enseignement est une priorité cela n’ a pas empêché, d’après le ministère de l’Education, 100 000 enfants d’abandonner les bancs de l’école. Mais plus encore, en 2017, l’INS a effectué une première étude dans ce sens et révélé que 9.5% ( 215, 000) des enfants tunisiens âgés de 5 à 17 ans travaillent et que 7.9% d’entre eux sont astreints au travail des enfants, c’est à dire le travail à abolir. 6% exercent même des travaux dangereux, un taux plus élevé que la moyenne mondiale qui était de 4.6% en 2016.
Aujourd’hui, il est temps d’engager des actions concrètes pour éradiquer ce phénomène. Pour M. D’ovidio, il s’agit de » continuer à faire la recherche des mesures adéquates, donner une alternative aux parents et renforcer la protection sociale ».
De son côté, Taoufik Zrelli le chef du cabinet du ministre des Affaires sociales, rappelle que ce sont des cas isolés et ne reflètent pas un fléau général.
Quant aux résultats attendus, les intervenants appellent à ce que l’ engagement du gouvernement et des autres parties prenantes de l’Alliance 8.7 soit renouvelé afin de redoubler d’efforts pour lutter contre le travail forcé, l’esclavage moderne, la traite des personnes et le travail des enfants.