Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika a présenté sa démission dans la soirée du mardi 2 avril 2019. Un événement qui marque la fin de vingt ans de règne. Abdelaziz Bouteflika a informé le Conseil constitutionnel de sa décision après que le peuple algérien eut demandé son départ immédiat.
Dans sa lettre publiée par l’agence de presse officielle APS, M. Bouteflika a souligné comme suit :
« Cette décision que je prends en mon âme et conscience est destinée à contribuer à l’apaisement des cœurs et des esprits de mes compatriotes pour leur permettre de projeter ensemble l’Algérie vers l’avenir meilleur auquel ils aspirent légitimement ».
Ainsi, après des semaines de mobilisation massive des Algériens exigeant sa démission, l’armée a jugé que le départ de Bouteflika devait être immédiat.
Selon le communiqué diffusé par l’armée algérienne à l’APS : « Ainsi, nous estimons qu’il n’y a plus lieu de perdre davantage de temps et qu’il faut appliquer immédiatement la solution constitutionnelle proposée, à savoir la mise en application des articles 7, 8 et 102 et entamer le processus garantissant la gestion des affaires de l’Etat dans le cadre de la légitimité constitutionnelle », lit-on.
Le parcours de Bouteflika
Né le 2 mars 1937, Abdelaziz Bouteflika s’est engagé très tôt dans l’Armée de libération nationale (ALN), pendant la guerre d’Algérie.
Membre du clan d’Oujda et ami de Houari Boumédiène, il gravit rapidement les échelons de l’administration de l’armée des frontières.
En 1962, il devient député de Tlemcen, puis ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme pendant un an dans le premier gouvernement Ahmed Ben Bella, de 1962 à 1963.
De 1963 jusqu’à 1979, il est ministre des Affaires étrangères, durant les trois gouvernements Ben Bella et Boumédiène. Après la mort de Boumédiène, il occupe les fonctions de ministre conseiller du président de la République pendant un an (1979-1980).
En 1981, il est contraint de s’exiler jusqu’en 1987. Et pendant la décennie noire que connut l’Algérie il se montre plus conciliant que le président Liamine Zéroual.
Candidat indépendant à l’élection présidentielle de 1999, Abdelaziz Bouteflika devient le premier président élu au premier tour, avec 73,8% des suffrages. Il s’attache à remettre son pays en scelle. Et décide dans la foulée d’une Loi d’amnistie nationale pour réconcilier le peuple algérien.
En 2004, il est réélu au premier tour de l’élection présidentielle (85% des voix), en 2009 avec 90,2% et en 2014 avec 81,5%.
Notons qu’il a été Président de la 29ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, en 1974. Abdelaziz Bouteflika obtient à ce titre, la mise au ban par la communauté internationale du régime sud-africain pour sa politique d’apartheid et fait admettre, malgré les oppositions, le leader de l’organisation de Libération de la Palestine, feu Yasser Arafat, qui prononcera un discours devant l’Assemblée Générale.