Après une année 2018 record, le secteur du tourisme devrait encore battre des records en 2019. Et ce, avec 9 millions d’arrivées attendues et des recettes qui devraient dépasser les 1,36 milliard de dollars enregistrés en 2018. Une croissance prometteuse devrait se poursuivre en provenance des marchés russe et algérien, comme européen.
Selon, Oxford Business Group (OBG), cette expansion va dans le sens des objectifs fixés par la stratégie de développement touristique tunisienne « Vision 3+1 ».
Ladite stratégie vise à moderniser le secteur du tourisme. Et ce, en allongeant la durée de la saison touristique, attirant des visiteurs en provenance de plus nombreux pays et améliorant la qualité des services et des produits.
… Le secteur du tourisme reste sous pression
En effet, si le nombre d’arrivées enregistre une hausse, le secteur touristique reste, selon OBG, sous pression. Tout en affichant des dépenses accrues pour les professionnels du secteur, mais des dépenses par visiteur évoluant à la baisse.
D’ailleurs, les entreprises du secteur hôtelier utilisant des équipements et des technologies importés ont vu leurs dépenses augmenter. Et ce, en raison de la dépréciation du dinar, se voyant ainsi encouragées à acheter des produits de moindre qualité, afin de respecter leurs budgets.
Ainsi, ces entreprises ont dû réduire leurs dépenses d’investissement d’environ 30%, pour des raisons de budget. Et ce, selon Boumiza Foued, gérant de l’entreprise Biens d’Équipements Hôteliers (BEH).
En outre, si le nombre de visiteurs étrangers avait augmenté, les dépenses par visiteur étaient en baisse. Il y a une augmentation en volume, mais pas en valeur. Parce que les touristes dépensent bien moins en Tunisie que dans les pays voisins. Comme au Maroc par exemple, qui enregistre pourtant un nombre de visiteurs du même ordre. C’est ce qu’a annoncé Walid Kaffel, DG de l’entreprise de location de véhicules Budget Tunisie.
Ces dépenses par visiteur plus basses pourraient, selon OBG, être le reflet des prix plus bas pratiqués sur le marché tunisien. Ces prix qui dopent l’attractivité du pays en tant que destination touristique. Tout comme la dépréciation du dinar qui fait de la Tunisie une destination plus abordable pour de nombreux étrangers.
Il est à rappeler que le secteur du tourisme contribue au PIB à hauteur de 8% et fournit plus de 400 000 emplois directs. Il s’agit, selon le FMI, de l’un des principaux contributeurs à la croissance de 2,6% du PIB enregistrée l’an dernier.