66% des Tunisiens ont emprunté en dehors des solutions formelles en 2018. Il s’agit d’un constat fait par la société ALTAI Consulting dans le cadre d’une étude sur l’inclusion financière en Tunisie.
L’étude en question souligne l’existence d’un paradoxe majeur. Car si 61% des Tunisiens sont bancarisés et/ou traitent avec des institutions financières toute catégorie confondue. Seuls 9% demeurent actifs et empruntent de leurs institutions financières. Les activités de ces clients sont, en moyenne, de l’ordre de trois transactions clients par mois. De ce fait, la situation n’est pas favorable à l’inclusion financière en Tunisie.
En effet, 66% des Tunisiens ont choisi d’emprunter via des circuits parallèles et informels. Le pourcentage des Tunisiens ayant fait le choix d’emprunter de circuits officiels est de l’ordre de 16%. Ainsi, le décalage demeure énorme entre eux.
L’étude n’est pas sans dévoiler des inégalités flagrantes entre les régions. Et comment ? A titre d’exemple, 73% des adultes sont clients d’une institution financière sur le Grand-Tunis. Pour le cas du Centre-Est, uniquement 50% des adultes sont clients d’une institution financière formelle.
Les crédits informels gagnent du terrain, entre autres à travers le besoin des entreprises. 46% des micro-entreprises ont eu recours au crédit informel en 2018, contre 33% au crédit formel. Ainsi, la concrétisation de l’inclusion financière peint à devenir effective.
Par ailleurs, l’Institut national de la consommation (INC) a affirmé que 1,8 million de familles tunisiennes ne peuvent se passer de tous types de crédit. De ce fait, elles ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins sans endettement. L’INC affirme, dans le cadre d’une étude que six Tunisiens sur dix sont systématiquement ou souvent débiteurs. Selon la même source, l’encours des crédits auprès des banques tunisiennes est de 24 milliards de dinars au 31 décembre 2018, soit une hausse de 12% par rapport à 2010.