Il semblerait que les infections sexuellement transmissibles sont moins rares qu’on ne le pense.
L’OMS tire la sonnette d’alarme sur l’inquiétante propagation des infections sexuellement transmissibles à travers le monde. L’organisation mondiale alerte sur la nécessité d’agir en toute urgence, pour limiter leur avancée.
En effet, l’OMS a récemment révélé que chaque jour, plus d’un million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible.
500 millions de personnes sont atteintes du virus HSV2
On dénombre une trentaine d’infections sexuellement transmissibles jusque-là connues, quatre d’entre elles : la chlamydiose, la gonorrhée, la syphilis ou la trichomonase totalisent près de 357 millions de cas chaque année.
Selon les dernières estimations, plus de 500 millions de personnes sont atteintes du virus responsable de l’herpès génital (HSV2), tandis que plus de 290 millions de femmes souffrent d’une infection à papillomavirus humain (VPH).
Le docteur Peter Salama, directeur général adjoint de l’OMS dresse dans une déclaration un tableau peu réjouissant de la situation : « Nous constatons une absence inquiétante de progrès dans la lutte pour stopper la propagation des infections sexuellement transmissibles dans le monde ».
« C’est un signal d’alarme en faveur d’un effort concerté pour permettre à tout le monde, partout, de pouvoir accéder aux services nécessaires pour prévenir et traiter ces maladies invalidantes », ajoute-t-il.
Traitements : aucune amélioration
Malgré les avancées majeures qu’a connu le monde de la recherche et l’élaboration de traitements efficaces, les résultats sont loin d’être à la hauteur des attentes.
En effet, aucune amélioration n’a été notée, depuis la précédente étude réalisée par l’organisation, en 2012. Cette évolution non favorable est expliquée par un manque accru de dépistage de ces maladies majoritairement asymptomatiques, et la mise au second plan de la prévention notamment par l’usage du préservatif.
Melanie Taylor, experte de l’OMS sur les infections sexuellement transmissibles, qualifie cette propagation d’épidémie cachée, une épidémie silencieuse, une épidémie dangereuse.
Le danger vient en effet des conséquences dramatiques dans certains cas. Certaines infections sexuellement transmissibles, comme l’herpès et la syphilis, peuvent tripler le risque de contracter le VIH.
La transmission d’une infection sexuellement transmissible de la mère à l’enfant peut entraîner une mortinaissance, un décès néonatal, des malformations ou des maladies congénitales.
L’infection à VPH est responsable chaque année de 528 000 cas de cancer du col de l’utérus entraînant 266 000 décès. Les infections sexuellement transmissibles comme la gonorrhée et la chlamydiose sont des causes majeures d’inflammation pelvienne et de stérilité.
Ainsi, l’agence onusienne recommande aux personnes « sexuellement actives » de miser sur le dépistage pour détecter à temps ces maladies, et bien évidemment de les prévenir par l’usage de moyens de protection, dont celui du préservatif.