Jamais à court d’imagination, l’ami Rached Ghannouchi et les sorties médiatiques millimétrées, le Cheikh – professeur – président connaît bien. Quitte à reprendre le même thème pour le re-malaxer, re-triturer et l’adapter quand les circonstances l’exigent.
L’Islam et la démocratie, les deux font là pair. Il y a bien une démocratie chrétienne en Italie, en Allemagne et une démocratie hindouiste en Inde. Il y aurait une démocratie musulmane en Tunisie…
Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent dans la rue deux par deux, et ainsi de suite…
Beaucoup d’entre vous, ceux de ma génération, en tout cas, connaissent certainement ce refrain baladeur des années soixante chanté par Françoise Hardy… Irrecevable pour les orthodoxes des trois religions révélées et pas seulement…
Mais qu’est-ce qu’on n’a pas encore dit sur le halel et le haram, sur le licite et l’illicite !
Depuis voilà neuf ans déjà que l’intolérance dans le pays fait fureur. Que l’annonce de la création par la communauté juive de Djerba d’une école exclusive pour filles, m’a un peu dérouté, même si je ne vois pas pourquoi on autoriserait pour les uns, et on interdirait pour les autres. Sinon à quoi servirait cette tolérance dont tout le monde se gargarise ? Je ne sais pas si, il y a un quelconque rapport entre le mot de bienvenue prononcé par le chef du gouvernement Youssef Chahed à Djerba, à l’occasion du pèlerinage annuel de la Ghriba, et cette annonce.
Je ne sais pas si le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, René Trabelsi, de confession juive et natif de Djerba, y est pour quelque chose, même si ça en a tout l’air.
Qu’un Radhouane Masmoudi, islamiste notoire qui roule pour Ennahdha, choisisse ce moment pour demander la levée de l’interdiction d’exercer frappant des écoles coraniques devenues usines à fabriquer des terroristes, et qu’il en profite pour plaider encore une fois l’interdiction de la mixité dans les établissements scolaires publics, cela ne surprend guère.
Que Montplaisir manipule, joue à distance, et interfère dans la sphère publique, qui plus est, l’école, cela ne date pas d’aujourd’hui. Il suffit de se rappeler les prises de position scandaleuses de Moncef Ben Salem, l’ancien ministre nahdhaoui de l’Enseignement supérieur et faucon parmi les faucons, quant à la nature des programmes enseignés, pour s’en convaincre.
Alors quand dans un tel contexte, l’ambassadeur de France Olivier Poivre D’Arvor parle dans une tribune parue dans « La Presse » du dimanche 2 juin, d’une Tunisie de la vertu et de la bienséance, je reste circonspect.
C’est à croire que Monsieur l’ambassadeur n’a pas vu cette autre Tunisie qui marche à reculons, et qui fait honte. Comme s’il ne voulait retenir que le beau, l’intelligent et le talentueux.
Autant dire un îlot d’excellence dans un océan d’exclusion, de vulgarité, de mauvais goût et de crasse… stupéfiant !
La différence entre l’Islam et le christianisme est que cette dernière a reconnu la laïcité de l’état et s’est bien adaptée au régime républicain, alors que l’Islam ne reconnaît pas la laïcité et l’assimile même à l’apostasie (koufr).