L’Union du Maghreb Arabe se trouve encore face à un problème de concrétisation. Malgré ses 30 ans d’existence, elle peine à se concrétiser. Le colloque « Intégrer le Maghreb : libérer le potentiel économique » a creuser cette idée.
Ahmed El Karm, président de l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers s’est interrogé s’il est encore possible d’espérer la concrétisation de l’UMA. D’ailleurs, il s’agit d’un rêve porté à bout de bras par des bâtisseurs des pays maghrébins. Unir les pays maghrébins est une idée faisant partie de l’imaginaire populaire des Maghrébins, lance-t-il.
Et pourtant des pays tels ceux du Maghreb qui ont la même religion, la même civilisation et la même langue sans parler du même modèle économique devraient pouvoir s’unir pour le bien de leurs populations. Mais des problèmes, surtout politiques, entravent le processus d’unification depuis voilà trente ans.
Les pays maghrébins devraient développer davantage les infrastructures intramaghrébines de transport et de communication pour renforcer leurs liaisons et faciliter les déplacements des hommes et des biens. Et investir dans des projets communs dans le domaine des énergies nouvelles, entre autres. Ce sera un pas dans la bonne direction, a ajouté M. El Karm.
De son côté, Yacine FALL, directrice adjointe du bureau régional pour l’Afrique du Nord de la BAD a affirmé que la BAD est la première institution de financement en Afrique dans une optique d’intégration régionale.Les priorités de la BAD sont le financement des infrastructures permettant l’interconnexion des pays africains. Elle a indiqué qu’il faut stimuler les investissements en vue de développer les infrastructures. De même, il faut faciliter les échanges commerciaux. Cela demeure réalisable à travers la facilitation du transport, la facilitation de la mobilité et des investissements communs.
Par ailleurs, Lilia Hachem Nass, directrice régionale de CEA, a affirmé que le CEA coordonne avec l’UMA. Ainsi, des rencontres sont prévues entre les représentants de l’UMA des pays maghrébins avec les responsables du CEA.
De son côté le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe, Taieb Baccouche, a affirmé lors de son intervention que le 30e anniversaire de l’UMA est une occasion pour rappeler aux autorités politiques des pays maghrébins la nécessité d’agir pour la concrétisation de l’UMA. Ainsi, la pérennisation du rêve s’impose. Il s’agit même d’un rêve pour la jeunesse maghrébine. Cependant la dernière rencontre des chefs d’Etat de l’UMA remonte à 1994. Les décisions prises lors de cette rencontre n’ont pas encore vu le jour, regrette-t-il. Il a rappelé que la jeunesse souffre à cause du Non-Maghreb.
Dans le même contexte, il a rappelé que la jeunesse maghrébine a besoin d’emploi et d’économie inclusive. Il a regretté que le pourcentage des échanges commerciaux entre les pays du Maghreb est le plus faible du monde et n’excède pas 5%. L’augmentation des échanges commerciaux entre les pays du Maghreb est tributaire du développement des réseaux de transport terrestre et maritime ainsi que des liaisons aériennes. C’est la condition sine qua non pour la création d’un marché commun maghrébin.
De son coté Younes Touitha, expert en infrastructure auprès de l’UMA,a présenté le projet du train Transmaghrébin. Ce projet est l’un des dix tronçons prioritaires pour les dix prochaines années . Il permettra une liaison avec l’Europe et le développement de la région et du continent africain. Il s’agit d’un projet qui œuvre pour l’intégration régionale.