La crise dans les pays voisins (La Libye et l’Algérie) et ses éventuelles répercussions sur la Tunisie sont au cœur de l’actualité.
C’est dans ce contexte que l’IACE (Institut arabe des chefs d’entreprise) a organisé aujourd’hui la septième édition du Tunis Forum sur le thème : « La Tunisie et les pays voisins : stabilité et convergence ».
Plusieurs études ont montré que l’instabilité dans les pays voisins a un impact sur la performance économique d’un secteur ou d’un pays. Partant de l’exemple de l’Algérie, Mustapha Bouchachi, ancien Député algérien de l’Assemblée Populaire Nationale (2012-2014) souligne que toute instabilité d’un pays peut toucher la structure des dépenses et des investissements publics d’un autre pays voisin, la croissance et le développement.
Il revient sur ce qui s’est passé en Algérie. Les Algériens ont dit leur dernier mot: non à un cinquième mandat de Bouteflika. Il souligne que 42 millions d’habitants ne veulent plus d’un régime corrompu. Aujourd’hui, l’Algérie est en phase de transition. Nous voulons passer d’un régime global vers un régime démocratique”. Il ajoute que la réussite de la transition démocratique inclut aussi la réussite de la région.
La crise en Tunisie aurait provoqué une baisse de 1 point de croissance (2011-2015)
Il est vrai que la Tunisie a déjà vécu une expérience similaire à cause de la crise en Libye. Selon la Banque mondiale, cette crise aurait provoqué une baisse de 1 point de croissance en Tunisie sur la période de 2011 à 2015. De toute façon, l’instabilité dans un pays, à l’instar du changement du régime en Algérie ou le conflit armé en Libye, affecte au plus haut degré les pays voisins. Ces deux voisins sont parmi les plus importants partenaires commerciaux de la Tunisie (en termes d’exportation) après l’Union Européenne.
De ce fait, Taïeb Bayahi, président de l’IACE, souligne pour sa part que le monde en général et dans la région en particulier vit une situation politique, économique et sociale particulièrement houleuse. Il indique: “Nous souhaitons à nos frères algériens et libyens de trouver aussi rapidement que possible les chemins de la paix et de la stabilité. Nous savons que cela risque de prendre un certain temps et même un temps certain. Il faut précisément que les peuples et leurs leaders soient à la hauteur de l’histoire et dépassent leurs personnes et ambitions”.
Les répercussions sur la Tunisie
En 2015, la question des rapports économiques entre la Tunisie et les pays du Maghreb était au centre des préoccupations. La stratégie ATLAS avait été lancée pour le renforcement de la communication à l’adresse des citoyens des zones frontalières et la création d’opportunités d’investissement dans le commerce et les services.
Cette 7ème édition du Forum s’est focalisée sur les risques des évolutions dans les pays voisins sur l’économie de la région.
La 7ème édition de Tunis Forum s’articule autour de trois panels dont l’objectif sera, de prime abord, de faire un état des lieux du climat politique dans la région et ses effets sur la Tunisie en vue d’identifier les risques sécuritaires et politiques.
A travers ce panel, Bachir Trabelsi, président du Conseil Libyen des Hommes d’affaires revient sur l’instabilité politique dans les pays voisins ainsi que du sort des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye.
Rappelons que le montant des échanges avec la Libye sera aux alentours de 3 milliards de dollars d’ici l’année 2020.