Comment va l’économie tunisienne à l’heure d’aujourd’hui ? Un point de presse, organisé hier, à la fin d’une mission du FMI à Tunis, a permis d’y voir un peu plus clair. Au niveau de la politique macroéconomique notamment. Bons points, mais aussi défaillances et même risques.
L’heure est toujours à la rigueur. Mais c’est pour la bonne cause. Marouane El Abassi, gouverneur de la BCT, et Bjorn Rother, chef de mission du FMI pour la Tunisie, ont pratiquement parlé d’une même voix. Commentant le rapport rendu à l’occasion.
Les deux dirigeants ont tenu des propos assez rassurants. D’ailleurs, Bjorn Rother a soutenu que la Tunisie possède « un bon potentiel économique et constitue un exemple de transition politique ».
Le responsable du FMI a ajouté, en guise d’introduction et à sa lecture de l’évolution économique de la Tunisie, que son institution est engagée de plain-pied dans un soutien actif à la Tunisie.
Une « variable critique »
Le principal message qu’il a délivré est que la Tunisie est engagée dans une logique de stabilisation macroéconomique. Et ce, pour assurer une croissance qui permette au pays de bien démarrer.
Et Bjorn Rother d’évoquer l’importance d’agir sur le déficit budgétaire afin de le ramener en 2019 à 3,9%. Un niveau qu’il jugera comme étant une « variable critique ». Il s’agit, dans le même ordre d’idées, de freiner la croissance de l’endettement. Notamment à l’heure d’un financement cher.
Le chef de mission du FMI n’a pas manqué de décrire l’action du gouvernement tunisien comme étant une « approche volontariste ». Évoquant à ce niveau les actions menées en vue de faire baisser le taux d’inflation et d’assurer une flexibilité du dinar.
Il a rappelé encore l’action en vue de renforcer la protection des familles les plus démunies du pays, l’élargissement de la couverture sociale et pour faire démarrer la croissance afin de limiter le chômage.
FMI : risque de ralentissement de la croissance
L’intérêt accordé au développement d’une politique monétaire et fiscale adaptée au cadre macroéconomique est également au menu de la 5e revue. Mais Bjorn Rother n’a pas caché les risques encourus.
Il en a évoqué deux : le ralentissement de la croissance qui exige l’ « accélération du train des réformes » et le comportement du dinar qui peut compliquer la situation de la balance courante qui est en berne. Au niveau des risques, une partie des débats a porté sur le prix de l’énergie qui continue à constituer une menace pour notamment l’industrie tunisienne.
Peut mieux faire…
Pour le gouverneur de la BCT, le diagnostic peut se résumer en une phrase : peut mieux faire. Car, la situation s’améliore avec une stabilisation de la valeur du dinar, une meilleure politique monétaire, qui a réussi à faire que le taux directeur soit supérieur à l’inflation (7,8 et 6,8), une bonne récolte agricole, une baisse somme toute des importations, des signes encourageants dans quelques branches de l’industrie (Industries Mécaniques et Electriques et Textile-Habillement)…
Il faudra cependant rester vigilant en veillant à accélérer le train des réformes et à reprendre la voie du travail. En faisant remarquer au passage que nous avons perdu beaucoup de temps et d’argent dans des secteurs qui n’ont pas progressé au rythme souhaité. Il a mis en exergue, en outre, l’importance de la croissance du secteur industriel et de l’investissement.
Intervenant à l’occasion d’une question posée au point de presse commun du gouverneur de la BCT et du chef de la mission du FMI pour la Tunisie, Bjorn Rother a expliqué que pour stimuler la croissance et assainir la balance, il est nécessaire de booster l’exportation.