Concordance éloquente que la mort du Président Béji Caïd Essebsi, le jour de la fête de la République, qu’il a servie, représentée et incarnée.
Déjà, Si Béji faisait partie de la délégation nationale, lors des négociations de l’autonomie.
Ainsi, il fut haut cadre du ministère de l’Intérieur, dans l’entourage du grand leader Taieb Mhiri, qu’il remplaça à sa mort. Puis, il assura de nombreuses charges gouvernementales et de représentation. Ministre bourguibien et bourguibiste, il incarna la mouvance démocrate au sein du Néo-Destour.
Par ailleurs, lors de la révolution, il assura le gouvernement de transition, permettant à la Tunisie d’échapper aux dérives. Et au cours de la période de la troïka, il incarna la contestation démocrate et progressiste de la post-révolution de l’été 2013. Nidaa Tounes, qu’il a créé, s’inscrit dans cette conjoncture.
Enfin, porté au pouvoir, en 2014, il fut l’architecte de la concordance avec Ennahdha. Fut-elle critiquée par son assise électorale, l’unité des ennemis a permis d’assurer une gestion de consensus.
En dépit du régime parlementaire, qui réduit sa marge de manœuvre, il a réussi à corriger la politique étrangère tunisienne, à restaurer la politique bourguibienne, d’ouverture, d’entente et de coopération.
Malgré l’alliance de Tahya Tounes et du Mouvement Ennahdha, il fut le garant de la Constitution. Car, il refusa de ratifier les amendements de la loi électorale qui écarteraient les concurrents de l’alliance gouvernementale. La Tunisie doit beaucoup à ce leader qui estime que « La République, c’est la liberté, plus la raison. L’Etat de droit, plus la justice. La tolérance, plus la volonté. » (Régis Debray – Etes-vous démocrate ou républicain ? 1995).