En Tunisie, le spectre de la crise économique pèse encore sur la production industrielle. Et notamment sur la production du raffinage de pétrole.
En effet, la baisse dans certaines activités a atteint des niveaux inacceptables comme par exemple la production du raffinage du pétrole. Celle-ci a baissé de plus de la moitié par rapport à son niveau de 2018. Et ce, selon les indicateurs de l’INS.
Source du déficit
Sur un an, la production industrielle du mois de mai 2019 a enregistré une baisse de 5,1%. Cela est principalement dû à la baisse enregistrée dans le secteur du raffinage de pétrole (-67,6%).
Durant les cinq premiers mois de l’année en cours, la production industrielle a enregistré une baisse de 3,6% par rapport à la même période de l’année 2018. Cette diminution est expliquée aussi par la baisse de la production dans le secteur de l’énergie et le secteur du raffinage du pétrole (-57,9%).
La situation de la production dans le secteur du raffinage de pétrole inquiète. Car, elle est la source principale du déficit de la balance énergétique du pays qui impacte directement la situation de sa balance commerciale.
En effet, durant le premier semestre de l’année 2019, les résultats des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur aux prix courants affichent un déficit qui s’est établi à un niveau de 9780,5 MD contre 8164,9 MD durant le premier semestre de l’année 2018. Ce déficit provient essentiellement des importations des produits énergétiques qui ont enregistré un accroissement de l’ordre de 35,6%. Et ce, sous l’effet de la hausse de nos achats de produits raffinés (3205,2MD contre 2595,8MD). Selon les chiffres de la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR), principal acteur dans ce secteur, les subventions aux hydrocarbures en 2018 ont atteint 1500 millions de dinars. Pour la même année, la valeur des importations par la STIR a atteint 5631 millions de dinars. Ce chiffre dépasse son chiffre d’affaires (4988 millions de dinars en 2018).
Baisse de la production industrielle dans plusieurs secteurs
Sur un an, la baisse de la production industrielle concerne aussi les secteurs de l’énergie (-5,4%) et des mines (-13,9%). De même, la production enregistre une baisse dans le secteur des industries du textile, de l’habillement et du cuir (-1,5%), le secteur du caoutchouc et des plastiques (-5,9%), le secteur de l’industrie chimique (-18,6%) et le secteur des matériaux de construction céramique et verre (-8,1%). En revanche, la production industrielle enregistre une hausse dans le secteur de l’industrie agroalimentaire (+1,8%) et le secteur de l’industrie mécanique et électrique (+0,7%).
Au cours des cinq premiers mois de l’année en cours, la baisse de la production industrielle s’explique aussi par la baisse de la production dans le secteur de l’énergie (-8,3%) et le secteur de l’industrie agroalimentaire (-8,4%) suite à la baisse de la production d’huile d’olive. De même, on note une baisse de la production dans le secteur des industries mécaniques et électriques (-1,3%) et le secteur des industries du textile, de l’habillement et du cuir (-1,9%).
Par ailleurs, la production industrielle a enregistré une augmentation dans le secteur des mines (+5,5%) et le secteur de l’industrie chimique (+6,5%).