Depuis le 2 mai, Ridha Dhib a quitté Paris en direction de Sousse. Ce parcours qui se ferait en quelques heures, prendra 4 mois pour ce performeur marcheur franco-tunisien.
Une expérience qui incarne le trait d’union Paris – Tunisie. Et lui aussi porte ce trait d’union. Cette performance est l’expression métaphorique de ce « trait » qui le lie et qui relie… Muni de son smartphone, l’artiste Ridha Dhib « déplie » sa ligne d’« Hor-I-zons » sur 107 étapes.
À chaque étape et à l’aide d’une application boussole en réalité augmentée pointant vers la ville de Sousse, il prend une photo de l’horizon ciblé.
Il envoie aussitôt l’image à l’Institut français de Tunisie (IFT) sous forme de carte postale, et cela grâce à une autre application qui prendra en charge quotidiennement l’impression et la distribution des cartes. Elles seront exposées au fur et à mesure des envois. C’est cette série d’images qui finira par former sa ligne d’« Hor-I-zons ».
Ce projet, conçu en partenariat avec l’Institut français de Tunisie et soutenu par des organismes et institutions françaises, s’articule autour d’une problématique principale : que peut la ligne ? Autrement dit, quelles sont les potentialités plastiques d’une trace ouverte et abstraite ?
Né à Sousse en 1966, Ridha Dhib, diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Toulon, vit à Paris depuis 1991. La peinture fut longtemps son médium de prédilection. Mais depuis quinze ans il travaille sur une recherche plastique dont la problématique principale est de « libérer » la ligne du plan.
Dans un premier temps, il s’est approprié un pistolet à colle en l’utilisant à contre-emploi. Avec cet outil, il ne s’agissait plus de coller les matériaux, mais plutôt de décoller et libérer la matière.
Ridha arrivera à Tunis le 08 août et continuera à marcher jusqu’à Sousse, sa ville natale, où il clôturera la dernière étape de la marche avec une exposition à la galerie El Birou. Mais la performance continuera avec une exposition à l’IFT au mois de septembre 2019.