Le débat télévisé entre 8 candidats à l’élection présidentielle fut un échec. Fut-il promu, par la télévision nationale, une première dans l’aire arabe et africaine !
Le débat télévisé a porté sur les thèmes à discuter : la sécurité nationale, le terrorisme, la politique étrangère. Mais de fait, ils ont réparti les questions choisies par tirage au sort et demandé aux candidats de les préparer, selon le processus de l’oral des examens. Peut-on comparer les candidats, qui ne répondent pas aux mêmes questions, n’expriment pas leurs visions sur les thèmes généraux et ne comparent pas leurs enjeux, leurs défis et leurs paris sur l’avenir.
Débat télévisé: l’institution sécuritaire
Des thèmes particuliers tels le nikab, l’institution sécuritaire, l’affaire libyenne, les représentations à l’étranger, l’UMA, la disparition de deux journalistes tunisiens en Libye, l’endettement, suscitent des réponses personnelles.Nous avons été en présence d’un débat télévisé formel qui ne peut définir les candidats, expliciter leurs qualités et participer à leurs choix par les électeurs.
Concluant chaque thème, on a réservé des conclusions d’interventions pseudo-libres. Mais elles n’ont pas donné lieu à des discussions, des controverses, des désaccords et des délibérations. Chaque candidat a présenté son discours sur la question que le tirage au sort lui a désigné.
Nous sommes loin des débats présidentiels américains ou français. Ni même «l’arbre à palabre », le lieu où en Afrique, on se retrouve le soir venu dans un village, pour entamer des « discussions longues et houleuses », mais aussi pour conter, pour organiser la cité, ou encore pour parler de choses plus légères…C’est le lieu du discours et du logo, de la parole et de l’écoute.
Le débat télévisé organisé par la chaine nationale ne contribue guère à faire connaître les candidats, à les évaluer ou à les apprécier. Sans intérêt évident, les suivants seront occultés par les téléspectateurs.
Fait évident, en tant qu’oraux, ils auraient fait valoir des exclusions et des promotions. L’émission d’hier a attesté que certains candidats ne sont pas conscients des enjeux actuels. D’autres par contre, restent à l’ordre du jour.