Lors d’un reportage de France 3 Provence-Alpes dont le sujet s’intitule « Egalité à l’école : des trucs qui marchent », l’expérience tunisienne de discrimination positive a été citée comme exemple.
Dans ce reportage, le journaliste Haythem des Haut-Parleurs a tout d’abord rappelé qu’en Tunisie les disparités régionales sont au cœur de tous les débats. Et surtout après la révolution de 2011.
En effet, les habitants du littoral et de Tunis découvrent une autre Tunisie, celle des régions intérieures qui souffrent d’un chômage massif et d’une marginalisation. L’accès à l’éducation est d’autant plus difficile. L’Education en pâtit également. Les taux de réussite au Bac sont les preuves vivantes d’une éducation à deux niveaux. 53,9% pour les régions du Littoral contre 35, 25% pour les régions intérieures. La difficulté d’accès aux écoles, l’absence de transport scolaire et des régions moins prospères expliquent en partie ces différences.
Or comme le mentionne le journaliste tunisien, « instaurer une égalité partout semble utopique ». Alors, « en attenant l’égalité des chances, pourquoi ne pas instaurer la discrimination positive! »
L’expérience en Tunisie est récente
D’après Slim Khalbous, Ministre de l’Education supérieure, « dans les 30 établissements universitaires les plus demandés dans le pays, nous avons gardé 8% des places pour la discrimination positive. Certains avaient craint en mettant cette nouvelle initiative d’une baisse du niveau dans ces universités très réputées. Ce ne fut pas le cas, bien au contraire! La différence des résultats entre les étudiants de la discrimination positive et ceux du parcours classique est de 2,2 points sur 200 seulement. »
En Tunisie, la mesure est mise en place depuis 2018. 450 jeunes y ont bénéficié.
Zied Krichen est l’un des premiers initiateurs de ce projet. Il s’est inspiré de l’expérience française de Sciences Po qui oeuvre depuis 2001 pour une discrimination positive au sein de ses cursus. Cette dernière avait permis de créer une élite dans les zones défavorisées en laissant des étudiants de zones classées ZEP l’intégrer.
Enfin, nous espérons que cette initiative soit généralisée pour que l’éducation soit l’ascenseur social des régions intérieures.