Précédemment, j’ai eu le plaisir de vous proposer une étude sociologique dans le magazine papier l’Economiste Maghrébin, n°744, du 8 août au 5 septembre 2018. Cette étude s’intitulait « Le coaching dans un contexte post-révolution : la dynamique positive tunisienne ».
Dans cette réaction, j’avais évoqué des pistes de réflexion positives et avant-gardistes, vu par le coaching, qui semble être aujourd’hui plus que d’actualité, avec un niveau d’urgence plus élevé. Il était sujet d’une coconstruction et d’un rassemblement des courants et des sensibilités politiques pour accompagner la jeunesse et la nation dans un cheminement positif et salutaire, pour chacune et pour chacun.
Un travail sur les références, sur les valeurs communes et sur les déterminants majeurs de la nation, qui pourrait être salutaire pour initier cette coconstruction, une évolution consensuelle avec les apprentissages nécessaires pour y parvenir. J’espère que mes amis de la rédaction de l’Economiste Maghrébin pourront éditer à nouveau cette étude sur leur site internet.
Aujourd’hui, j’observe de loin la nation tunisienne se diviser de plus en plus, au nom de la démocratie. Les clans se forment et les couteaux s’aiguisent. Les supporters de Kais Saied contre ceux de Nabil Karoui.
Les supporters des éliminés contre ceux des gagnants. Ils tirent à tout-va et dans tous les sens, avec des arguments et des éléments de justification qui ne volent pas très haut !
Des études psychiatriques, des analyses comportementales, de l’emprisonnement, des témoignages de collègues, collaborateurs et d’amis, des slogans minimalistes, des éléments de langage. Cela pour décrédibiliser le champion du camp adverse.
Avec pragmatisme et sérieux, je me suis posé une question, qui pourrait sembler hors de l’espace et du temps.
Finalement, pourquoi pas un binôme Saied/Karoui pour présider et gouverner la Tunisie ?
Chacun dans son rôle et dans ces prérogatives. Une approche à l’américaine, un président et son colistier ou vice-président, à la française, un président et un chef de gouvernement d’un parti concurrent, ou en mode russe, le tandem Medvedev/Poutine.
Kais Saied pourrait sembler être un technocrate, un garant de la loi et de son application stricto sensu, à chacune et à chacun, dans la société. Cela pourrait avoir du sens aujourd’hui et répondre clairement à un besoin exprimé par le peuple tunisien lors du premier tour des élections présidentielles. Des vrais besoins d’ordre, de transparence, et d’égalité dans les traitements et à tous les niveaux, qui sont exprimés.
Il a aussi une démarche intéressante d’accompagnement avec comme leitmotiv, le cheminement et le développement de la responsabilité et de l’autonomie des jeunes et de la nation. C’est une démarche de coaching systémique : protection, permission et puissance.
Nabil Karoui, quant à lui, semble être une personne dynamique, aventurière, avec beaucoup de panache et de courage, une force dans la communication et dans sa connexion avec le peuple. Ses déboires avec la justice sont d’ordre privé. Par conséquent, il appartient à la justice indépendante tunisienne de trancher sa situation.
Il semble également, mis à part les opérations de communication et l’opportunisme, que Mr. Karoui aime la Tunisie et les Tunisiens. Empathie et aide feraient partie de ses valeurs intrinsèques. Un individu n’est pas toujours bon ou toujours mauvais. Il y a certainement une place pour la nuance et un sens de la mesure.
Cette démarche en binôme donnerait une nouvelle perspective d’évolution pour la dynamique tunisienne, apaiserait le peuple et rassemblerait toutes les énergies positives de la nation.
Un gouvernement de rassemblement national avec un accompagnement réel de la jeunesse tunisienne, à travers l’expérimentation des apprentissages.
Des apprentissages de niveau 3 (Cf. G. Bateson) qui mèneraient à un changement de type 2, et qui garantiraient un peu plus une montée pérenne et durable vers les Vèmes BLEU et ensuite ORANGE de la Spirale Dynamiqe (cf. Dr. Don Beck) (Cf. Article paru dans l’Economiste Maghrébin, n°744, du 8 août au 5 septembre 2018)
Un tandem Saied/Karoui : un coach de l’accompagnement, garant de l’application de la loi, de la transparence, de la responsabilité, de l’autonomie et de la rigueur en compagnie d’un entrepreneur, énergique, bon communicant et qui s’annonce, avec panache, comme un robin des bois des temps modernes.
Ç’est tentant non ?
Cela pourrait être un défi, à relever, pour ces deux qualifiés au second tour des élections présidentielles tunisiennes.