Nabil Karoui, candidat au second tour de l’élection présidentielle, a accordé une interview à la chaîne El Hiwar Ettounsi.
Nabil Karoui revient sur son incarcération, il indique qu’il a vécu un mois très dur. “D’ailleurs, à cause de mon incarcération, j’ai perdu 10 points aux législatives et présidentielles. J’ai subi une injustice car j’étais un prisonnier politique. Cependant, je tiens à remercier les juges intègres. Nous voulons une justice libre et intègre”.
Quant à l’affaire du contrat de lobbying, il a rappelé qu’il ne veut trop s’étaler sur la question. Il déclare dans ce contexte: “Pour la simple raison, c’est qu’il y a une affaire en justice. Il est vrai que ce Monsieur, je l’ai rencontré et il s’est présenté comme étant un citoyen canadien. D’ailleurs, je n’avais pas connaissance de ses origines. Je me demande aussi comment il se fait qu’il soit passé inaperçu devançant les autorités tunisiennes. Et vous verrez dans quelques jours, vous découvrirez qui est derrière cette affaire montée de toutes pièces uniquement pour m’atteindre, tout comme mon arrestation. C’est trop pour une seule personne”.
Par ailleurs, il revient sur son surnom “Macrouna” et affirme que cela ne le dérange pas. “Au contraire, je suis fier d’avoir ce surnom. Et si on arrivait à donner un plat de pâtes à chaque Tunisien, ce serait un miracle. Mais ce qui me choque ce sont les gens qui sous-estiment les pauvres et les humilient”.
En outre, il a rappelé que ce parti porte des idées de gauche qui sont dans l’air du temps. Citant l’exemple du Président Emmanuel Macron qui avant d’être élu, s’était lancé dans l’associatif. M. Karoui considère que c’est très sain qu’un candidat émane de la société civile, avec ce parcours.
De ce fait, il estime que les enjeux sont de taille car les problèmes de la Tunisie sont d’ordre socio-économique à savoir la lutte contre la pauvreté, la détérioration du pouvoir d’achat… Or, quand on fait de la politique, il s’agit d’être au service du citoyen. “Et ce que je dis n’est pas du populisme”, dit-il.
L’alliance avec Ennahdha ?
M. Karoui se prononce comme suit: “Je n’ai fait aucune alliance ni avec Ennahdha ni avec le Chef du Gouvernement. Et je réaffirme que le parti “Au Coeur de la Tunisie” ne s’alliera pas avec Ennahdha. On m’a mis en prison parce que j’ai annoncé que j’allais créer un parti politique. Et vous voyez les résultats. Aujourd’hui, les partis au pouvoir m’ont menacé en voulant acheter les députés. C’est leur tactique pas la mienne. Moi, je veux des solutions. Je veux que les jeunes puissent travailler n’importe où, il suffit qu’on leur donne les moyens”.
Il ajoute: “Aujourd’hui, nous avons un programme et nous ferons partie de l’opposition. Autrement dit, une opposition forte mais constructive”.
Enfin, Nabil Karoui insiste à ce qu’il y ait un contre-pouvoir. Selon lui, il estime que si Ennahdha remporte la présidence du parlement et celle du gouvernement et que Kaïs Saïed serait leur candidat, “Soyez sûrs qu’Ennahdha aura les trois présidences”, conclut-il.