Quand le peuple veut… c’est fait. On aura Kaïs Saïed à Carthage, on sait déjà à quoi nous en tenir… au nom du salut du corps, de l’âme, et pourquoi pas de… l’esprit, les ultras de la religion ont promis de prendre d’assaut l’hémicycle et de ramener au bercail tous les égarés, par la force de la loi, et pas seulement. C’est promis, c’est juré.
De bon augure pour une Assemblée du peuple qui prend déjà des allures de cité assiégée ! R.A.S, nous ont dit les observateurs étrangers venus en nombre surveiller le déroulement des deuxièmes élections démocratiques de l’histoire du pays.
Tout à fait honnêtes et transparentes, ces élections, nous ont-ils assuré. Ça n’a pas été le cas de nos observateurs à nous dont le constat a été sans appel. Ils ont tout vu de ce que nos amis étrangers n’ont pas vu.
Tout sauf honnêtes et transparentes ces élections, ont-ils tenu à souligner. Ils ont même insisté pour dire qu’il fallait absolument revoir beaucoup de choses…Ils n’ont pas dit qu’il fallait refaire les élections, mais c’était comme si…accablantes, les preuves de fraude, indiscutables, les irrégularités en tous genres. Mais que faire, quand c’est l’histoire qui se répète et qu’on ne fait toujours rien pour prendre enfin le taureau par les cornes.
2014-2019 où quand tous les seuils autorisés sont outrageusement dépassés, et qu’on encourage les fauteurs à persévérer…même le rapport de l’honorable Cour des comptes tardif il est vrai, n’a pas compté. Comment dans les conditions que tout le monde connait, en pouvait-il être autrement ?
Eternel recommencement, l’histoire des élections au pays de toutes les révolutions ! La vérité, c’est qu’on ne pourra rien faire tant qu’il y aura cette culture de l’impunité qui a pratiquement tout gangréné dans ce pays.
Bien sur, on veut nous rassurer et nous assurer que rien n’est encore joué. En tout cas, pas définitivement, en attendant les recours…Je n’y crois pas une seconde à ces recours, d’autant qu’encore une fois, les principaux vainqueurs d’hier et d’aujourd’hui vont faire comme cette caravane qui passe tranquillement en laissant aboyer des chiens qui savent pertinemment qu’ils n’intimident plus.
Toute au plus, une petite alerte sans grande conséquences entre gens qui se connaissent parfaitement : l’un, pour avoir donné son aval, l’autre, pour avoir prêté allégeance…J’ai de la peine à imaginer une ISIE faire preuve de courage et oser surtout après avoir encore une fois démontré toute l’étendue de sa subordination à certains partis dits forts.
Comme on vient de le voir, il est tellement plus facile de s’attaquer aux proies les plus vulnérables !
Et puis, on ne peut demander à M. Bafoun ainsi qu’à ses collègues, l’impensable ; qui les a fait roi ? Je conseillerais poliment à tous ceux qui sont en train d’avaler des couleuvres après avoir été publiquement désavoués et rabroués, de ne pas trop en faire, même si une réaction pour l’honneur peut constituer une maigre consolation.
2014, 2019, et qui sait peut-être 2024 ! Pas encore terminée, la révolution de l’homme au bourricot ! Alors qu’ailleurs dans cet occident qui pollue, mais qui en même temps, s’inquiète pour notre futur, on se bat avec férocité pour la suprématie technologique devenue enjeu planétaire, ici, dans nos murs, on se prépare déjà pour une énième bataille, celle du salut du corps et de l’âme qui, autant le dire, s’annonce impitoyable et sans merci.
Le salut, ça trompe énormément, et encore une fois, cela va nous couter, et du temps et de l’argent.
Ainsi va la Tunisie, et elle va mal, comme dirait Brecht.
Entre-temps, dans les rangs de tout ce que compte l’islam politique dans ce pays, on pèse, on soupèse, et on se triture déjà les méninges pour savoir comment sortir d’un imbroglio qu’on a provoqué ? De l’obsession du pouvoir et du comment le garder…