La très attendue élection présidentielle du 13 octobre accordait la victoire à Kaïs Saïed, le prochain président de la République. Il est clair que les attentes des Tunisiens n’avaient qu’un seul objectif dire stop au système.
Comment expliquer cette ascension lors de la présidentielle? Parmi les sept millions de Tunisiens ayant droit de vote à l’intérieur et à l’extérieur du pays, 2 777 931 votaient pour Kaïs Saïed, tandis que 60% se sont abstenus.
Les jeunes sont le pur produit de la rationalité réseautique
Houda Cherif, analyste apporte cette explication comme suit dans un post : « C’est l’idée proposée par Kaïs Saïed aux Tunisiens, les jeunes sont contents. Leur bonheur est désormais entre les mains de la politique, apparemment l’intrusion de la politique dans la vie de chacun ne dérange personne. Or, c’est par le biais de cette intrusion que tous les fascismes sont autorisés. Soyez vigilants mes chers compatriotes, ces jeunes n’ont jamais appris à lire et à réfléchir. Ils sont le pur produit de la rationalité réseautique qui ne réfléchit pas. Ils sont dans l’immédiat, dans l’urgence d’atteindre un orgasme suscité par des images et des substituts de corps. Tout ce qui est en rapport avec la lenteur du sentir, du réfléchir et de l’agir est complètement absent. »
Elle poursuit: « Ils sont suspendus à leurs engins technologiques croyant que le monde est soumis à la volonté digitale. Ils se croient dépositaires d’un pouvoir alors qu’ils sont dans le brouillard le plus absolu. Parce qu’ils ne possèdent aucune prise conceptuelle sur leur vécu. »
Mais alors comment expliquer la hausse du taux de participation des jeunes lors du vote du second tour?
Une grande manipulation via FB
Pour Wasfi Bsila, analyste politique, « la victoire était prévisible ». Il précise: « Quand on voit que des pages FB veulent orienter les votes; avec l’avènement des réseaux sociaux, on se pose des questions. A mon avis, il y a eu une grande manipulation via FB. Et ceux qui comptent ne sont plus les mouvements de mobilisation des jeunes sur FB. Mais le constat des discours de violence et d’agressivité, soit vous êtes pour ou contre. Autrement dit, aucune analyse réfléchie. »
Selon lui, encore une fois, Facebook alimente une épidémie de manipulation.
Et d’ajouter: « Je pense également que le discours pour Palestine est un discours d’émotion. Alors que les défis sont de taille quand on parle de la loi des finances 2020 qui devrait être débattue très prochainement. »
Cela dit, l’évidence pour certains analystes, la dimension virtuelle a dominé la réalité. A suivre!