La peur, cette inhibitrice, et cette révolution culturelle remise au goût du jour par le nouveau président.
En effet, cela me rappelles Mao et ses croisades contre les révisionnistes vrais ou supposés, et dont on a pu voir où elles ont mené. On n’attend pas de M. SaÏed qu’il soit le nouveau timonier tunisien à Carthage, mais qu’il fasse faire au pays le grand bond que tout le bon peuple attend.
Regrettable et alarmant à la fois, que le pays en soit encore à danser avec les loups. Nous sommes bien en l’an IX de la révolution, et l’on va encore une fois dire aux créateurs et aux créatrices, attention, vous n’avez qu’à bien vous tenir ! Pas étonnant qu’un Houcine Laabidi, dont on connaît les frasques, fasse encore une fois parler de lui.
Nul n’est prophète en son pays
Que dans un tel contexte, le cinéaste tunisien Chawki Mejri nous quitte pour un monde moins oppressant, cela sonne comme une délivrance, même si à cinquante-huit ans, c’est toujours trop tôt pour partir. Loin des yeux, loin du coeur. Salut l’artiste ! Dieu réclamait son âme, elle lui a été rendue. C’est ce qu’on dira à son propos. Après son « Royaume des abeilles », il est allé rejoindre le royaume des cieux. Nul n’est prophète en son pays dit le proverbe. Chawki Mejri était bien placé pour le savoir… Au royaume des abeilles, les Palestiniens sont rois, mais sans couronne…Dernier rappel, dernier message de Mejri.
Dans ce qui reste de cette Palestine spoliée, les occupés, loin de toute forme de lyrisme, il s’agit bien de colonialisme, on pourra toujours se prévaloir du soutien indéfectible des frères tunisiens et de leurs géniaux hommes politiques !
Cela dit, les électeurs qui ont porté aux nues Kaïs Saied, l’ont-ils fait en écoutant leur coeur? ou bien, l’ont-ils fait en suivant la voie de la raison ? Voilà une très bonne question.
On a tellement commenté en la critiquant une exaltation jugée un peu trop excessive, qu’on a presque oublié l’essentiel. Au moins, il n’y aura pas d’intrigues dans ce haut lieu qu’est le palais présidentiel de Carthage. Ce n’est pas rien.
De l’étoffe des grands réformateurs, le nouveau président ? M. Saied aura cinq ans pour prouver qu’il a de la marge pour le devenir.
L’immensité bleue et frémissante qui s’étendra désormais devant lui, lui sera sans doute d’un grand secours…Si belle, si pure, cette mer, cette baie de Carthage, comme cette pureté si chère au désormais premier d’entre nous.